Le Mali, le Burkina Faso et le Niger ont signé ce samedi, un pacte de défense mutuelle, connu sous le nom d’Alliance des États du Sahel, visant à se prémunir contre les menaces potentielles d’agressions armées ou extérieures.
La charte, appelée Charte du Liptako-Gourma, engage les signataires à s’assister mutuellement, y compris sur le plan militaire, en cas d’attaque contre l’un d’entre eux. Cette alliance, qui intervient dans un contexte de tensions croissantes avec la France et la CEDEAO, vise également à combiner des efforts militaires et économiques pour lutter contre le terrorisme et s’adresse à une région déjà ravagée par des rébellions armées.
L’article 6 de la charte du Liptako prévoit que « toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité du territoire d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours de toutes les parties, de manière individuelle ou collective, y compris l’emploi de la force armée pour rétablir et assurer la sécurité au sein de l’espace couvert par l’Alliance ».
Cette Alliance a vu le jour dans un contexte marqué par le retrait de ces pays du G5 Sahel initié par la France et la fin de leur coopération militaire avec cette dernière. Face aux menaces d’intervention militaire de la CEDEAO au Niger, le Mali, le Burkina Faso, et le Niger ont choisi de renforcer leur solidarité. Une réponse directe au vide sécuritaire et aux tensions avec la France.
Avec la création de l’AES, les dynamiques régionales pourraient subir des modifications significatives. L’Alliance pourrait influencer les relations des trois pays avec d’autres acteurs tels que la CEDEAO et la France. En définissant une nouvelle voie pour leur sécurité et leur développement, le Mali, le Burkina Faso et le Niger tentent d’apporter des solutions régionales à des défis régionaux. L’efficacité de cette initiative demeure à voir, mais elle marque une étape significative dans la recherche de stabilité pour le Sahel.