Les Camerounais retiennent leur souffle en attendant la proclamation des résultats officiels de l’élection présidentielle du 12 octobre 2025. Le Conseil constitutionnel doit rendre son verdict au plus tard le 26 octobre, tandis que certaines formations de l’opposition diffusent déjà des chiffres contestés.
Selon le ministre de l’Administration territoriale, Atanga Nji Paul, le scrutin s’est globalement déroulé dans le calme. Les 31 653 bureaux de vote ont ouvert à 8 heures et fermé à 18 heures, conformément aux directives présidentielles. Sur les 8 010 464 électeurs inscrits, dont plus de 3,7 millions de femmes, la participation aurait été satisfaisante, d’après les premières observations du ministère.
Un dispositif de 108 bureaux de vote à l’étranger a permis à 34 411 Camerounais de la diaspora de participer. Au total, 5 575 observateurs nationaux et internationaux ont été accrédités pour suivre le déroulement du scrutin.
Le ministre a mis en garde contre la diffusion de résultats non officiels sur les réseaux sociaux, rappelant que seul le Conseil constitutionnel est habilité à proclamer les chiffres définitifs. Il a appelé les candidats à la retenue et à privilégier les voies légales pour toute contestation.
Dimanche soir, l’Union pour le changement 2025 a affirmé qu’Issa Tchiroma Bakary, principal challenger lors de cette présidentielle, porté par une coalition et ancien ministre ainsi que porte-parole de Paul Biya, l’aurait emporté, avançant des scores compris entre 60 et 80 % dans certains bureaux de vote. Le gouvernement a immédiatement rejeté ces déclarations, qualifiées d’illégales. Des heurts isolés ont été signalés à Garoua entre partisans du FSNC et forces de l’ordre.
La présidentielle opposait Paul Biya, en quête d’un huitième mandat, à onze autres candidats. En attendant la décision du Conseil constitutionnel, le pays reste suspendu à l’annonce officielle, dans un climat mêlant espoir, tension et vigilance.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.

