Le Parlement égyptien a donné ce jeudi 14 février son accord de principe pour l’amendement de la Constitution. Il permettrait notamment au président Abdel Fatah al-Sissi de se représenter pour deux nouveaux mandats s’ils sont approuvés par référendum.C’est à la majorité écrasante de 81% que les députés égyptiens ont approuvé le principe d’amendement de la Constitution, rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.
Par 485 voix sur 596, les députés égyptiens ont approuvé l’envoi d’une série d’amendements constitutionnels à la commission législative du Parlement. Selon plusieurs élus, moins d’une vingtaine de parlementaires ont voté contre, les autres étaient absents.
Au total, 14 amendements doivent être examinés. Le plus important d’entre eux pourrait permettre au président Abdel Fatah al-Sissi de se représenter après son deuxième mandat en 2022 pour deux nouveaux mandats successifs de six ans chacun. Les autres prévoient la nomination d’un ou plusieurs vice-présidents, le renforcement du rôle de l’armée, la création d’un Sénat et l’augmentation à 25 % des sièges réservés aux femmes.
La commission législative doit désormais préparer le texte qui sera soumis, après un délai de 60 jours, en plénière pour un vote final. Une fois approuvés par la majorité des deux tiers du Parlement, les remaniements seront envoyés au président Sissi pour qu’il fixe la date d’un référendum. Un processus dont l’issue est connue du fait de la faiblesse de l’opposition libérale et de la répression des Frères musulmans considérés par la loi comme organisation terroriste.
Plusieurs organisations de défense des droits ont critiqué l’introduction de ces propositions d’amendements au Parlement. Dans un communiqué publié mardi 12 février, l’Institut du Caire pour les études des droits de l’homme (CIHRS) estime que ces amendements « menacent la stabilité et permettent une présidence à vie » d’Abdel Fatah al-Sissi. L’ONG Human Rights Watch a également dénoncé ces remaniements, car ils « donneraient aux forces armées l’autorité d’intervenir dans le gouvernement, affaibliraient l’indépendance judiciaire et renforceraient le pouvoir exécutif ».