Entretien exclusif du ministre de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation : Réformes et Défis de l’Enseignement Supérieur au Niger

Les membres du gouvernement poursuivent la présentation de leurs bilans de mise en œuvre des lettres de mission confiées par le Président du CNSP, Chef de l’État, le Général de Brigade Abdouramane Tiani. Le mardi 11 février 2025, c’était au tour du Ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, le Pr. Mamadou Saidou de présenter le bilan des activités de son ministère.  

Ancien recteur de l’UAM, le Pr. Mamadou Saidou a exposé les trois secteurs clés de son département : l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation. S’agissant des Etablissement privés d’enseignbement supérieur, il affirme que ceux-ci sont confrontés à des défis et qu’il est nécessaire de les accompagner pour qu’ils se conforment aux normes et standards requis. « Dans le secteur privé, nous avons 193 établissements d’enseignement supérieur selon le dernier décompte. Nous les encourageons à se mettre aux standards. Notre objectif est de les accompagner à respecter ces standards » a déclaré le ministre, soulignant qu’il y a un manque à combler dans le domaine de la recherche.

Il a rappelé que l’un des défis majeurs du Niger demeure la rareté des établissements dédiés à la recherche scientifique. Toutefois, le ministère de tutelle œuvre activement à la promotion de centres de recherche pour renforcer ce secteur. Le Pr. Mamadou Saidou a également abordé les initiatives de restructuration des huit universités publiques du Niger, mentionnant notamment : la transformation de la Faculté des sciences et techniques d’Agadez en École nationale d’ingénierie et de sciences de l’énergie, la création à Diffa de la Faculté des sciences agronomiques et écologiques, en remplacement de la Faculté de l’environnement; l’implantation à Dosso de l’École nationale des sciences du numérique, destinée à former des ingénieurs et techniciens spécialisés dans le domaine du numérique.

Ces réformes s’inscrivent selon le ministre dans la vision de souveraineté du gouvernement et répondent aux enjeux prioritaires de l’emploi au Niger.

En matière de recherche, le ministre a mis en avant les productions scientifiques des enseignants-chercheurs nigériens, notamment dans des domaines stratégiques comme l’étude des bactéries responsables de la tuberculose. Il a également évoqué les assises nationales prévues du 15 au 19 février 2025, pour lesquelles un document stratégique articulé autour de quinze thématiques majeures (cohésion sociale, paix, gouvernance, citoyenneté, patriotisme, etc.) a été préparé. Ce document, a-t-il notifié «est le fruit des réflexions des enseignants-chercheurs, et vise à nourrir les débats lors de ces assises».

Le ministre de l’enseignement supérieur a rappelé que 75 550 étudiants sont actuellement inscrits et bénéficiaires de bourses, et a insisté sur les efforts de l’État pour honorer les paiements de ces allocations, y compris le règlement des arriérés dus aux établissements privés d’enseignement supérieur. Concernant le contrat de performance des établissements universitaires, il a détaillé le processus d’évaluation basé sur un plan stratégique et une évaluation externe, illustrant ses propos par la réussite du centre d’excellence récemment mis en place à la Faculté d’Agronomie.

En ce qui concerne le système LMD, le ministre a réaffirmé son adhésion à ce modèle académique, tout en reconnaissant certaines contraintes. Il estime néanmoins que ce système reste le plus adapté pour garantir une meilleure efficacité dans la formation des étudiants.

Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo