Le calvaire des populations est loin d’être fini. C’est l’essentiel
de ce qu’il faut retenir de la sortie médiatique ce jeudi 09 mai de l’Administrateur
Général de la Nigelec, Khalid Alassane alors que des délestages fréquents rythment
depuis plusieurs jours, le quotidien des habitants des principales villes du
pays dont la capitale Niamey.
Au terme d’une série de visites qu’il a effectué ce jeudi 09 mai à la centrale de Gorou Banda et à deux Directions techniques de la Nigelec dans la Zone industrielle de Niamey, en compagnie de la Ministre en charge de l’Energie, Amina Moumouni, Khalid Alassane, Administrateur Général de l’entreprise publique, a tenu à donner des explications sur les raisons de ces coupures intempestives. A l’en croire plusieurs facteurs expliquent la situation qui prévaut : une panne irréversible du groupe PC4 de Goudel depuis le mois de novembre 2018 qui a occasionné une perte de 10 MW de la production nationale ; la forte demande en énergie électrique en ce mois de Ramadan qui est passé de 10 à 15 MW ; une panne datant de quelques jours du groupe 4 de la Centrale de Gorou Banda en raison d’un régulateur défectueux et pour finir les nombreuses perturbations du réseau en provenance du Nigeria empêchant le pays de bénéficier convenablement des 75 MW qu’il est sensé recevoir de son voisin. « Nous n’avons aucun contrôle sur le réseau au Nigeria » a laissé entendre Khalid Alassane. Et d’ajouter que la période de forte chaleur qui engendre un pic de la consommation en énergie électrique et provoque des dommages sur les installations, influe également sur la distribution de l’électricité. C’est donc au regard de tout ceci, qu’il avoue « je pense qu’il ne faut rien cacher à la population, elle va passer un mois de Ramadan difficile ». Voilà qui est dit !
Un manque criard d’anticipation
Si le Directeur Général de la Nigelec a voulu jouer la carte de la transparence en exposant les facteurs expliquant les fréquentes coupures, il a également mis à nu, les dysfonctionnements au sein de la société qu’il dirige et un manque criard d’anticipation. Contrairement à ses déclarations indiquant que « ce sont des situations imprévisibles », pour de nombreux observateurs qui n’ont pas manqué d’exprimer leurs avis via les réseaux sociaux notamment, cette situation était évitable si des mesures avaient été prises en amont. Les commentaires à l’endroit de la Nigelec et de son dirigeant n’ont pas été tendres. Le mois de mai est traditionnellement connu pour être celui des fortes poussées de chaleur entraînant une hausse de la consommation d’électricité. Aussi, les réparations, les achats de matériels, qui devaient être faits auraient l’être bien à l’avance. Le fait que cette pénurie récurrente en énergie électrique coïncide cette année avec le jeûne musulman exacerbe particulièrement le calvaire des populations.
Khalid Alassane annonce néanmoins une accalmie pour les jours à venir avec l’arrivées des commandes de nouveaux groupes et la réparation qui devraient augmenter la capacité de production actuelle de 20 MW et atténuer, un tant soit peu, les délestages. En attendant, la Nigelec sera encore la cible de jurons qui vont fuser des maisons à chaque black-out.
Waliyullah Tajudeen pour Niameyinfo.