Les pays frontaliers ne supportent plus la décision prise par le président nigérian de fermer toutes les frontières de son pays depuis le 20 aout 2019. Les pays comme le Niger et le Bénin sont les premiers touchés par cette mesure. Dans son rôle d’instance régionale, la CEDEAO a diligenté une mission de sa Task Force sur la libre circulation qui s’est notamment rendue à Sèmè-Kraké.
Le Nigeria, pourtant acteur primordial et géant de l’économie africaine, pays membre de la CEDEAO, qui promeut la libre circulation des personnes et des biens, inflige une sanction économique à ses pays limitrophes majoritairement dépendants des importations et exportations vers le Nigeria. Une situation qui pèse également sur le marché nigérian qui ne s’est pas préparé pour cette fermeture soudaine et a enregistré une forte inflation.
Diverses raisons peuvent justifier cette décision des autorités nigérianes qui se plaignent depuis des années de l’importation excessive de certains produits sur son territoire, comme le riz, l’essence de la contrebande, les voitures d’occasion. Une mesure qui devrait être prolongée jusqu’au 31 janvier 2020 sur décision du chef de l’État nigérian. Les commerçants béninois semblent fortement touchés et subissent les conséquences. Le Bénin n’a publié aucun chiffre, Mais le volume des échanges avec le Nigeria est si important que chacun devine le manque à gagner. La douane à Kraké, par exemple, n’a prélevé aucune recette depuis deux mois et demi, alors que les recettes mensuelles avoisinent les 300 millions de francs CFA d’habitude.
On dénombre maintenant Plus de 1 000 camions bloqués, l’impact sur les recettes de cette fermeture n’a pas encore été officiellement chiffré.
Cette situation a motivé la CEDEAO qui délègue le président de la Task Force de la CEDEAO pour la libre circulation, le Général Salou Djibo, qui s’est rendu à la frontière entre les deux pays pour s’informer des conséquences de cette fermeture.
Salou Djibo a réuni dans la salle de conférence du poste-frontalier de Sèmè-Kraké toute l’administration qui gère le flux des passagers des véhicules : douane, police et les représentants des camionneurs bloqués ici depuis deux mois et demi.
Salou Djibo et ses accompagnateurs ont posé des questions précises au receveur de la douane et au commissaire de Kraké. Des questions qui avaient l’air d’une petite enquête pour confirmer ou infirmer tout ce que les autorités nigérianes reprochent aux parties béninoises et nigériennes.
Une mini investigation qui permettra aux dirigeants de la Cedeao d’en savoir un peu plus sur ce dossier afin de mieux mener leur mission de médiation auprès de Muhammadu Buhari.
Almoustapha Danguida pour Niameyinfo.
