Le Conseil constitutionnel de Côte d’Ivoire a publié, le lundi 8 septembre 2025, la liste définitive des candidats à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre prochain. Sur soixante dossiers déposés auprès de la Commission électorale indépendante (CEI), seuls cinq ont été retenus.
La présidente du Conseil, Mme Chantal Nanaba Camara, a rappelé que la qualité d’électeur demeure une condition indispensable à l’éligibilité. À ce titre, les candidatures de l’ancien président Laurent Gbagbo et de Tidjane Thiam, président du PDCI, ont été jugées irrecevables. Le premier, en raison d’une condamnation judiciaire ayant entraîné sa radiation de la liste électorale ; le second, faute d’y figurer, une décision confirmée en avril dernier.
Ainsi, la compétition se jouera entre cinq personnalités : le chef de l’État sortant Alassane Ouattara, candidat à un quatrième mandat sous les couleurs du RHDP, l’ex-Première dame Simone Ehivet Gbagbo (MGC), l’ancienne ministre Henriette Lagou (GP-PAIX), Jean-Louis Billon (Congrès Démocratique, CODE) et l’ex-ministre Ahoua Don Mello (Indépendant).
Pour l’opposition, la décision du Conseil constitutionnel confirme un scrutin verrouillé. Tidjane Thiam a dénoncé dans un communiqué transmis à l’AFP un « plébiscite organisé » en faveur du président sortant. Plusieurs partis contestent par ailleurs la légitimité d’une quatrième candidature d’Alassane Ouattara, jugée anticonstitutionnelle.
À six semaines du scrutin, le climat politique reste tendu. Si la validation de la liste apporte une clarification juridique, elle risque d’accentuer la fracture entre le pouvoir et une opposition privée de ses figures majeures. Dans un pays marqué par de précédentes crises électorales, la présidentielle de 2025 s’annonce sous haute surveillance, avec un président sortant largement favori mais confronté à un contexte de contestation persistante.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.