Au Tchad, quatre journalistes ont été remis en liberté le mardi 8 juillet 2025 par le tribunal de grande instance de N’Djamena, après avoir comparu à trois reprises devant la justice, à la suite de la clôture de l’instruction judiciaire. Le parquet avait requis une peine de deux ans de prison à leur encontre.
Les accusés étaient soupçonnés d’avoir transmis des informations sensibles concernant la sécurité et l’économie du pays, et d’avoir collaboré avec le groupe paramilitaire russe Wagner. Le procureur de la République, Oumar Mahamat Kedelaye, avait précisé, dans un communiqué, que des documents jugés incriminants avaient été saisis après une dénonciation. Le ministère public considérait les faits comme étant de nature à porter atteinte aux intérêts militaires, diplomatiques et économiques du Tchad, évoquant également un possible complot contre l’État.
Les journalistes concernés avaient été placés en détention à partir du mois de mars. Parmi eux figurent Olivier Monodji, directeur de publication de l’hebdomadaire Le Pays et correspondant de Radio France Internationale (RFI) au Tchad, Ndilyam Guekidata, également journaliste au Pays, ainsi que Mahamat Saleh Alhissein, reporter à Télé Tchad. Tous trois avaient été arrêtés et incarcérés au même moment. Ahmat Ali Adji, directeur de publication de Toumai Web Médias, avait quant à lui été convoqué ultérieurement par la justice. Il a comparu libre pendant toute la durée du procès.
Selon des sources locales, l’arrestation d’Olivier Monodji serait liée à un article publié en septembre sur l’inauguration de la Maison russe à N’Djamena. De son côté, la direction de Télé Tchad a déclaré que son journaliste aurait été accusé d’avoir traduit des documents russes relatifs aux activités militaires au Mali et à la situation économique dans la région du Sahel.
À l’issue de l’audience, Alain Ndilyam, porte-parole du collectif des avocats de la défense, s’est félicité de la libération de ses clients : « Pour certains, cela faisait plus de quatre mois qu’ils étaient détenus à la maison d’arrêt, en dépit de leur statut de journaliste. »
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.