Sécurité et précarité des enseignants : le SYNACEB déjà sur le pied de guerre

La situation d’insécurité qui prévaut au Niger, les conditions de vie des enseignants et les difficultés liées à la bonne marche de l’école publique, sont les points évoqués par le Syndicat National des Agents Contractuels et fonctionnaires de l’éducation de base (SYNACEB) dans une déclaration rendue publique ce mercredi 08 Janvier 2019.

Le Bureau exécutif national du SYNACEB par le biais de son secrétaire général, M. Halidou Mounkaila s’est en premier lieu appesanti sur l’aspect sécurité. Il s’oppose den effet à certaines mesures, qu’il juge restrictives de libertés prises par les autorités de la 7ème république dans la gestion des affaires sécuritaires. Le syndicat d’enseignants se dit notamment préoccupé par les différentes attaques meurtrières que subissent les FDS et les populations civiles non sans émettre des réserves sur le regard complice des bases militaires étrangères implantées au Niger sous couvert des alliés stratégiques. L’interdiction de circulation à moto de jour comme de nuit n’a pas lieu d’être pour le SYNACEB car contrairement à l’objectif visé, elle expose davantage les enseignants freinant ainsi le bon fonctionnement du système éducatif. Halidou Mounkaila au nom des enseignants, n’a pas manqué de rendre hommage aux soldats tombés à Inates et de présenter des condoléances aux familles endeuillées, tout en exhortant le président de la République à doter les FDS des moyens conséquents et adéquates pour protéger et défendre l’intégrité du territoire.

Le BEN-SYNACEB est ensuite revenu à ses premiers amours, la défense des droits des enseignants pour l’amélioration de leurs conditions de travail et d’existence.  C’était une fois de plus l’occasion  de faire part de leur ras-le-bol quant à la précarité dans laquelle végètent les  enseignants nigériens.  Un tableau sombre est dressé et des  exigences et recommandations ont été formulées.  

« Nous sommes résolument engagés à nous opposer contre la dictature, l’arbitraire, l’impunité, l’injustice, la corruption, la concussion, le régionalisme, l’ethnocentrisme, le népotisme, le pouvoir personnel. Toutes choses devenues le jeu favori des autorités actuelles, en particulier les responsables administratifs et académiques du ministère de l’enseignement primaire…. Nous constatons avec amertume que l’école publique et les enseignants n’ont jamais été aussi mal desservis que depuis l’avènement des autorités de la 7^e république, nous dénonçons avec force la mort programmée de l’école publique, en témoigne les multiples reformes sans formation préalables des acteurs, nous fustigeons le non-respect par le gouvernement des engagements pris par le président de la république, notamment ceux du protocole d’accord signé le 13 décembre 2016 avec CAUSE-Niger/SYNACEB. »

Au égard à tout ce qui précède le BEN-SYNACEB avait formulé des exigences quant à certaines situations difficiles actuelles des enseignants, notamment le non paiement à terme échu des pécules, le retrait du paiement des salaires au niveau de Niger Poste, la libéralisation des domiciliations des salaires, la réhabilitation des enseignants révoqués pour respect du mot d’ordre de boycott de l’évaluation qu’il juge illégale organisée par le ministère de tutelle, l’ouverture des recrutements à la fonction publique pour le compte des années 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019, l’annulation des affectations arbitraires, le déblocage du paiement des rappels de salaires et autres incidences financières, et la sécurisation du personnel enseignant se trouvant dans des zones reculées.

Le  BEN-SYNACEB a dans la foulée, lancé un ultimatum d’une semaine à compter du jeudi 9 Janvier 2020 pour l’aboutissement de ses revendications. Passé ce délai, les enseignants, useront de moyens légaux pour rentrer dans leurs droits.

Almoustapha Danguida pour Niameyinfo.