Le ministère français des Affaires étrangères a rejeté, le 16 août, les accusations formulées par Bamako contre un citoyen français détenu pour implication dans une tentative de déstabilisation. Paris assure qu’il s’agit d’un employé de son ambassade à Bamako et exige sa libération immédiate.
Les autorités maliennes ont annoncé l’arrestation de plusieurs dizaines de personnes dans le cadre d’un complot présumé. Parmi elles figurent des officiers supérieurs, dont les généraux Abass Dembélé et Nema Sagara, ainsi que Yann Vezilier, présenté par Bamako comme un agent des services de renseignement français. Selon le gouvernement de transition, il aurait cherché à mobiliser des militaires et des acteurs de la société civile.
À Paris, la réaction est ferme. Le Quai d’Orsay dénonce des accusations « sans fondement » et rappelle que Yann Vezilier est un employé « dûment accrédité » de l’ambassade, bénéficiant des protections prévues par la Convention de Vienne. Des discussions diplomatiques sont en cours afin d’obtenir sa libération « sans délai ».
Cette affaire intervient dans un contexte déjà marqué par de fortes tensions entre Bamako et Paris. Depuis le coup d’État militaire de 2021, suivi de la rupture avec la France et du départ des forces françaises de l’opération Barkhane, les relations bilatérales se sont considérablement dégradées.
Les autorités maliennes, qui se sont rapprochées de la Russie et du groupe paramilitaire Wagner, accusent régulièrement l’ancienne puissance coloniale d’ingérence et de vouloir affaiblir la transition.
Selon une source sécuritaire locale, au moins 55 personnes auraient été arrêtées dans le cadre de ce dossier. Les autorités maliennes maintiennent que des « États étrangers » sont impliqués.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.
