Le 19 aout 2019, les autorités nigérianes ont fermé de manière unilatérale près de 1 500 kilomètres de frontières terrestres avec le Niger, de même qu’avec leurs autres voisins, à savoir le Bénin, le Cameroun, et le Tchad, arguant lutter contre la contrebande pour protéger l’économie de l’Etat fédéral. Plus d’un an et demi, cette mesure a été partiellement levée ce mercredi 16 décembre. Une bonne nouvelle pour les millions de personnes dont la survie dépend des flux commerciaux entre les deux pays.
Pour lutter contre la contrebande, le Nigeria a décidé en août 2019 sans préavis de fermer sa frontière avec ses voisins. Depuis cette fermeture, les économies de ses pays frontaliers (Bénin, Cameroun, Tchad, Niger) intrinsèquement liées à celle du géant ouest-africain, ont été soumises à rude épreuve. Cette décision avait été fortement critiquée par les dirigeants des pays concernés qui ont usé de voies diplomatiques pour faire fléchir Abuja sans succès.
Durant cette période, le Niger a estimé à près de 40 milliards de francs CFA les pertes engendrées par la fermeture de sa frontière avec le Nigeria. « On estime à une quarantaine de milliards de francs CFA la baisse des recettes due à la fermeture des frontières du Nigeria » a noté Mamadou Diop, ministre nigérien des Finances, lors d’une rencontre à Niamey avec une délégation du Fonds monétaire international (FMI). Suite à cette punition, le Niger avait obtenu auprès de ses partenaires « des ressources » budgétaires « supplémentaires, dont une partie viendra compenser la baisse des recettes » engendrée par la fermeture de la frontière nigériane.
Cette réouverture intervient un mois après qu’ait été approuvée l’adhésion du gouvernement nigérian à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf).
S’agissant du Niger, ce sont les deux postes –frontières de Maigatari et Illela qui ont été immédiatement rouvertes après l’annonce faite par Ministre nigérian des Affaires étrangères. Les autres points d’entrée rouvriront d’ici la fin de l’année annoncent les autorités du pays de Muhammadu Buhari qui demeurent vigilantes quant aux produits qui accèderont à leur territoire. Cette réouverture partielle permettra de contrôler ainsi l’inflation, alors que la production agricole reste toujours désespérément faible au Nigeria en raison notamment de l’insécurité.
Les populations n’ont pas su retenir leur joie face à cette annonce. « Je suis tellement heureuse et suis incapable de vous décrire ma joie. Nous qui avons perdu beaucoup d’argent, Dieu va nous ouvrir d’autres voies de prospérité » témoigne à nos confrères de RFI une revendeuse de produits divers durent touchée par cette fermeture.
Par contre, il faudra attendre pour les centaines de camions toujours bloqués aux frontières nigérianes : « Les propriétaires doivent accomplir des formalités douanières et s’assurer qu’ils ne transportent pas des produits de la contrebande à l’origine de la fermeture ». Le riz et la volaille toujours interdits d’importation seront particulièrement surveillés.
Akiné Fatouma pour niameyinfo.
