Face à l’urgence de contenir au mieux, la deuxième vague épidémique de la Covid-19, plusieurs pays africains ont décidé de ne pas attendre et ont débloqué des fonds pour obtenir les doses de vaccins nécessaires pour leur population. Parmi ces pays, le Niger est en préparation pour recevoir son lot de vaccins. Malgré de nombreuses avancées notées, la confiance des nigériens n’est pas au rendez-vous et le fait que certains pays ont suspendu la vaccination avec l’AstraZeneca n’arrange pas la situation.
De plus en plus d’actions se mènent afin que le Niger soit prêt pour affronter une seconde vague de la covid-19 voir l’éradiquer complètement. Après que le président de la république du Niger ait annoncé le 23 décembre 2020 l’engagement de l’état à acquérir environ deux(2) millions de doses de vaccins, le ministre de la santé publique par intérim, Ahmed Boto a visité le 25 février 2021 la direction de l’Immunisation afin de s’assurer de la disponibilité des chambres froides pour accueillir les premiers vaccins contre la COVID-19 au Niger, ainsi que les dispositions prises pour assurer la distribution et la vaccination sur l’ensemble du territoire. Suite à cette le ministre s’est montré satisfait de la disponibilité des chambres froides et de l’état d’avancement des préparatifs pour recevoir et distribuer les vaccins dans les régions. « Nous sommes à mesure de dire que nous sommes à un état très avancé de la préparation. Nous sommes aussi en contact avec nos partenaires pour remédier à tout ce qui pourrait constituer un gap dans le cadre de la conservation de ces vaccins » souligne-t-il.
Ahmed Boto a fait savoir que grâce aux conditions réunies le Niger est en mesure de conserver plus de 106.000 litres de vaccins, ce qui est très important. Ce n’est pas tout, le jeudi 11 mars 2021, la première dame Aïssata Issoufou a réceptionné un lot de matériels de tests rapides de covid-19 offert par le Laboratoire sud-coréen SD Biosensor. Ces matériels comprennent 20.000 tests rapides de COVID-19 dont 10.000 tests antigènes et 10.000 tests anti corps. Cette action contribuera à lutter contre la COVID-19, surtout dans les zones rurales ne disposant pas de laboratoires et du personnel nécessaire.
A la même date, l’Organisation Mondiale de la Santé a tenue une réunion d’information et d’évaluation de l’état de préparation du déploiement du vaccin contre la covid-19 au Niger. Rappelons que le Niger attend la fourniture par le mécanisme de Covax de 1,8 million de doses du vaccin AstraZeneca au plus tard dans la 2ème quinzaine du mois de mars, pour une population de 23 millions d’habitants, avec une couverture estimée à environ 47% de cette population.
En dehors du Niger, cette course contre la montre est engagée dans de nombreux pays du continent. Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, a reçu mardi 2 mars 2021 près de 4 millions de doses de vaccins. Le 5 mars 2021, le Mali a aussi reçu son premier lot de 396.000 doses de vaccins. Bref, sur le continent, les livraisons promises par Covax, le dispositif d’aide internationale aux pays en développement, devraient s’étaler de mars 2021 à décembre 2022.
Depuis l’apparition de la pandémie, la population nigérienne manque de confiance à tout ce qui est en rapport avec la vaccination. C’est une des raisons qui explique la baisse du taux des vaccinations de routine. Concernant celle anti-covid-19, les choses ne seront pas plus aisées. D’une part parce que la population croit très peu à la maladie et surtout d’autre part plusieurs pays européens ont décidé le 11 mars 2021, de suspendre l’utilisation du vaccin d’AstraZeneca. Le Danemark, la Norvège et l’Islande, s’inquiètent de la formation de caillots sanguins chez certaines personnes à qui ce vaccin a été administré. En effet, grâce à leur système de pharmacovigilance, des problèmes de coagulation qui ont suivi l’administration du vaccin : c’est-à-dire des embolies, de l’hyper-coagulation, des thromboses. Contrairement à ces pays, le ministre de la Santé français, Olivier Véran, a jugé qu’il n’y a « pas lieu de suspendre les injections du vaccin d’AstraZeneca. Le bénéfice apporté par la vaccination est jugé supérieur au risque à ce stade ».
Le combat du Covid-19 est un combat unique liant le destin de l’humanité. Le monde doit s’unir face à cet ennemi.
Akiné Fatouma pour niameyinfo.