La 6e édition du Rebranding Africa Forum (RAF) s’est tenue ce samedi 5 octobre 2019 à Bruxelles. Les communications inaugurales et trois panels ont rythmé la journée qui s’est achevée par une annonce faite par le fondateur, Thierry Hot : la prochaine édition se tiendra du 2 au 4 octobre 2020 à Niamey, au Niger.
La journée marathon a débuté dans la mythique
salle gothique de l’hôtel de ville de Bruxelles avec les communications
inaugurales. Philippe Close, Bourgmestre de la capitale Belge souhaite la
bienvenue dans la mythique salle gothique de la mairie de Bruxelles où la
Constitution belge a été écrite dans ce bâtiment. Il fait remarquer que la
capitale de Belgique est cosmopolite : 35% des Bruxellois n’ont pas nationalité
belge. « Dire les choses à Bruxelles c’est le dire dans le monde », dit le
Bourgmestre. La salle gothique qui accueille les participants au sixième RAF
est celle où sont célébrés les mariages princiers -la Belgique est une
monarchie-, dit M. Close, souhaitant que cette salle deviennent le lieu où se
nouent des alliances.
Delphine Houba, échevine de la Culture de Bruxelles fait
remarquer que certaines parties du bâtiment remontent au 15e siècle et que les
lieus sont chargés d’histoires. Elle appelle à la mise en place d’un Plan
Marshal pour l’Afrique avec mise en place d’un budget consacré à la lutte pour
le climat alimenté par les multinationales qui pullulent en Afrique et qui ne
paient pas toujours un impôt juste. « Il n’y aura pas de justice climatique
sans justice sociale », prévient-elle. « L’Afrique est un jeune continent. Il
faut donner aux jeunes de l’espoir», ajoute-elle.
Défaillance du
binôme leadership et gouvernance
Pour Thierry Hot, Fondateur du RAF, l’Afrique des investisseurs positifs, l’Afrique des talents avisés aime Bruxelles qui le lui rend bien. Lui également observe que le 6e RAF Se tient dans le centre historique de la ville, là où bat le cœur de Bruxelles. Il remercie tous les amis fidèles et inconditionnels du RAF. Il déroule l’histoire du RAF qui se tient depuis six ans et qui a démontré sa capacité à se renouveler d’une édition à l’autre. Le thème, « Enjeux socio-économiques de l’exploitation minière en Afrique », peut paraître familier à certains acteurs mais sera abordé en suivant l’esprit du RAF une perspective qui met résolument en avant les intérêts de l’Afrique et des Africains.
Matata Ponyo, Premier ministre honoraire de la RDC est longuement revenu sur la problématique dite de la malédiction des ressources minières. Les pays qui regorgent de ces ressources seraient maudits. « Faux et archi faux ! Rien n’est démontré. L’Australie canada Norvège ont des ressources mais sont pas maudits, en plus du Brésil, du Botswana et du Chili qui ont échappé à la malédiction », martèle M. Ponyo. « Ce théorème cache d’autres vérités. Nous soutenons une autre thèse. Il n’y a que la malédiction des institutions qui se traduit par la défaillance du binôme leadership et gouvernance », selon celui qui a été pendant 7 ans ministre des finances et premier ministre. « Plus la qualité du binôme est élevée plus les ressources seraient au développement du pays. La meilleure ressource minière qui puisse est dans la tête, c’est l’éducation » ajoute-t-il.
Gouvernance du secteur
Pour le Premier ministre Burkinabè, Christophe Dabiré, « en apportant son appui à ce forum qui est devenu la manifestation économique d’Afrique la plus prestigieuse à Bruxelles, le Burkina Faso croit fermement que les réflexions qui seront menées par les nombreux conférenciers et invités sur ce thème, contribueront à améliorer nos orientations et actions que nous entreprenons dans le cadre de nos politiques de développement. Mieux, en choisissant de discuter des apports du secteur minier pour le développement de nos pays, vous touchez à une question centrale dans les politiques de développement de tous les pays africains. »
Le chef de l’exécutif burkinabè a également plaidé en faveur d’une meilleure gouvernance du secteur, expliquant que les remous sociaux, les actes de vandalisme des unités extractives sont le plus souvent l’œuvre des populations, traduisant un malaise en lien avec le développement du secteur minier dans nos pays. « Ces populations, dit-il, ont l’impression que l’activité minière contribue à créer des cloisons entre elles et les acteurs qui travaillent dans ce secteur, par l’émergence d’une classe de privilégiés au détriment d’une majorité croupissant dans la misère. » Ces populations vivent sans eau potable, sans électricité, sans éducation et sans soins de santé pendant que des tonnes de minerais sont puisées de nos sous-sols, fait observer M. Dabiré.
« C’est pourquoi, pour les pays africains et particulièrement le Burkina Faso, la thématique du forum: Enjeux socio-économiques de l’exploitation minière en Afrique est d’une actualité brulante. En effet, ce thème nous amène à chercher des réponses à la question qui consiste à savoir comment faire en sorte que l’exploitation minière permette d’améliorer les conditions de vie des générations présentes et futures », conclut Christophe Joseph Marie Dabiré.
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