La saison pluvieuse bat son plein au Niger. Dans plusieurs quartiers, ruelles et cours se transforment en bassins d’eau stagnante, favorisant la prolifération de maladies hydriques, dont le choléra. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) définit le choléra comme une « maladie de la pauvreté », touchant en priorité les populations privées d’accès à l’eau potable et aux installations sanitaires de base.
Selon l’UNICEF, en juillet 2025, près de 80 000 enfants étaient exposés à un risque élevé de choléra en Afrique de l’Ouest et du Centre. Des flambées ont été signalées en République démocratique du Congo (RDC) et au Nigéria, tandis que des menaces persistent dans des pays voisins comme le Tchad, le Ghana, la Côte d’Ivoire ou encore le Togo. Le Niger, pour l’heure épargné, figure néanmoins parmi les pays sous surveillance accrue.
Symptômes et transmission
Le choléra se manifeste par une diarrhée aiguë et des vomissements, provoquant une déshydratation sévère qui peut être fatale en quelques heures si aucun traitement n’est administré. La maladie se propage essentiellement par l’eau et les aliments contaminés. « Même sans cas enregistrés pour l’instant, il est crucial que la population reste vigilante », insiste le Dr Abdourahamane Marius, médecin à l’hôpital de référence de Niamey.
Il rappelle que la transmission se fait principalement par voie orale : « ingestion d’aliments ou d’eau souillés, contact avec des mains mal lavées, ou encore par des insectes comme les mouches, qui transportent les germes d’une fosse à une autre ».
Traitement
Le diagnostic se base sur l’analyse des selles afin d’identifier la bactérie. Le traitement repose avant tout sur la réhydratation rapide, indispensable pour compenser les pertes d’eau et de sels minéraux. Des antibiotiques comme la tétracycline peuvent également être prescrits pour réduire la durée et la gravité de la maladie. « La priorité est de sauver des vies en réhydratant immédiatement le patient », insiste le Dr Marius. « L’alerte précoce et la déclaration des cas suspects sont essentielles pour contrecarrer toute épidémie. »
Prevention
La prévention reste le meilleur rempart contre le choléra. Les mesures essentielles sont : « consommer uniquement de l’eau potable, laver soigneusement les mains avec du savon, notamment après les toilettes et avant les repas, couvrir les aliments et éviter leur exposition à l’air libre, nettoyer systématiquement les zones souillées avec de l’eau de Javel ».
Alors que le Niger n’a pas encore enregistré de cas, la menace reste réelle dans la sous-région. Au Soudan, le ministère de la Santé a annoncé le 19 août 2025 avoir recensé 1 575 nouveaux cas de choléra et 22 décès en une seule semaine.
Chaque geste compte. La vigilance est la meilleure protection. Prévenir, c’est se protéger, mais aussi protéger nos familles et nos communautés.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.