M. Issoufou Arzika, Secrétaire général du Syndicat national des enseignants du Niger (SNEN) et coordinateur de la fédération unitaire des syndicats de l’enseignement du Niger FUSEN, était au micro de Niameyinfo qui est allé s’enquérir des préparatifs de la rentrée scolaire des élèves du Primaire et du secondaire prévue le 1er octobre prochain. C’était l’occasion pour le responsable syndical de s’étendre sur la situation dans laquelle se trouve actuellement les enseignants contractuels et les perturbations que l’année scolaire risque d’encourir si l’état ne prend pas certaines mesures.
Niameyinfo : M. Arzika c’est bientôt la rentrée scolaire, où en sont les enseignants nigériens quant à ses préparatifs ?
M. Arzika : C’est la deuxième rentrée puisque les lycées ont déjà effectué leur rentrée depuis le 16 septembre conformément aux directives de l’UEMOA, donc les collèges et les primaires vont faire leur rentrée le 1er octobre. Les préparatifs vous savez ça se font sur plusieurs plans, mais nous ce qui nous concerne c’est d’abord les préparatifs de la rentrée matérielle par l’état et les préparatifs de partenariats. En ce qui concerne la rentrée matérielle on peut déjà présager que cette rentrée sera comme les autres rentrées précédentes en dépit de tous les appels qui ont été faits pour que les rentrées soient organisées autrement et que tout ce qui peut dépendre du gouvernement en ce qui concerne l’effectivité de la rentrée puisse être évacué.
Malheureusement, les mêmes problèmes classiques sont toujours d’actualité : les salles ne seront pas disponibles, les enseignants ne seront pas payés, ils auront des difficultés à effectuer leur déplacement et être sur le terrain, les fournitures ne seront certainement pas données à temps, même s’ils vont être donnés, c’est peut-être le reliquat de l’année passée qui vont être donné. Il a aussi l’opacité qui entoure les préparatifs de la rentrée, à l’heure actuelle, les syndicats ne peuvent pas vous dire à quel niveau l’Etat est en celui concerne les préparatifs de la rentrée, nous l’observons de loin comme tout le monde, il nous arrive de l’accompagner dans le lancement de la rentrée, je ne sais pas si cette année on va être invité puisque nous avions déjà été évité avec la rentrée des lycéens, peut-être que ça sera le cas maintenant. Toutefois nous sommes disponibles et si nous sommes appelés pour aller au moins constater de visu que la rentrée dite désormais politique est effective, parce que la rentrée académique c’est tout autre chose.
NI : S’agissant des pécules, nous avons appris qu’il y’a au moins deux mois impayés et que cette situation pourrait entraver le début des cours.
M.Arzika : En ce qui concerne les pécules, ce n’est pas que deux mois mais un retard qui est devenu maintenant des arriérés, parce que lorsqu’on dépasse le 8 du mois, ce n’est plus un retard, c’est vraiment un arriéré, qui d’ailleurs du point de vue des dispositions légales donnent le droit au travailleur sous réserve d’observer certaines dispositions de l’ordonnance d’arrêter le travail. En parlant des pécules, il faut aussi parler de beaucoup d’autres choses contenues dans les accords signés par le gouvernement avec les syndicats, les accords qu’il n’a pas respectés ou si même il les a respectés, c’est avec un terrible retard de plusieurs mois, voire même d’années. Alors si les enseignants doivent être rigoureux vis-à-vis de l’état, assez sévère comme lui il l’a été ces deux dernières années, ce qu’il ne doit même pas avoir école parce que quand on arrive à un niveau ou l’employé doit demander son salaire, je crois que l’employeur est arrivé au péché maximum. Si on s’en tient à l’attitude du gouvernement qui refuse à chaque fois de nous payer et qu’on doit nous aussi arrêter le travail, il y aura une perte de temps terrible qui fera en sorte que quel que soit le colmatage que le gouvernement va faire il n’y aura pas une année académique normale.
NI : Est-ce que à ce rythme on peut présager une année stable ?
M.Arzika : Est-ce qu’il y aura une année stable ? peut-être oui, peut être non, désormais tout dépend de l’Etat. Les deux années précédentes ce sont les enseignants qui ont offert ces années-là, à coup de sacrifice, à coup de souffrance, à coup de tout ce que vous pouvez imaginer qu’un être vivant puisse endurer lorsqu’il n’a pas les moyens de sa survie, c’est-à-dire le pécule. Alors désormais, c’est fini. En tout cas en ce qui nous concerne la FUSEN, nous ne pouvons pas donner carte blanche au gouvernement dans l’espoir que les accords que nous avions signés puisse être achevés à temps.
NI : Alors coordinateur qu’en est-il de la mise en solde des enseignants contractuels recrutés à la fonction publique ?
M.Arzika : Nous étions hier dans les locaux de la fonction publique et des finances, nous avons été amèrement surpris de constater que la mise en solde qui devrait être achevée des camarades depuis 2014 n’a pas encore été achevée parce que les 770 camarades du primaire et les 140 du secondaire n’ont pas été mis en solde, ce qui n’est pas normal alors que la grosse majorité de l’autre côté l’avait été, pour qu’elle raison, en tout cas ce que nous avons découvert est tellement obscure que je ne sais pas si ça laisse présager une bonne rentrée ou année paisible.
NI : pour finir M. Arzika, que se passe-t-il réellement niveau de Niger poste ? Le nom de cette société étatique revient souvent dans vos revendications
M.Arzika : les conditions dans lesquelles les enseignants contractuels sont payés du niveau de l’institution Niger Poste risquent de créer un cocktail que l’état s’il ne prend garde risque de perturber l’année. Parce que nous ne pouvons plus accepter d’être maltraité par n’importe qui. A un certain moment où nous avions trouvé Niger poste en train d’agoniser on nous a imposé d’être là-bas, maintenant Niger poste a les cotes assez élevés, elle redevenue assez solide au point où elle impose même des prélèvements à tort sur les pécules des enseignants. Une situation qu’au niveau de la FUSEN nous allons contester parce que nous allons faire en sorte qu’on arrête. Tout cela est le signe d’un certain mépris qui s’est installé et qui est en train de se généraliser vis-à-vis-à-vis des enseignants. Je crois que trop c’est trop comme on a l’habitude de le dire et qu’en tout point de vue syndical et du point de vue de la FUSEN, nous allons faire en sorte que la crédibilité de l’enseignant puisse être restaurée. Sinon il n’y aura pas d’année stable.
Propos recueillis par Almoustapha Danguida pour Niameyinfo.