Réélu le 25 octobre 2025 avec 89,77 % des suffrages exprimés, Alassane Ouattara a prêté serment ce lundi 8 décembre au Palais présidentiel d’Abidjan, conformément à la Constitution. Cette cérémonie solennelle ouvre officiellement son quatrième mandat à la tête de la Côte d’Ivoire.
L’événement mobilise une importante délégation africaine et internationale. Une dizaine de chefs d’État sont présents, parmi lesquels Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani (Mauritanie), John Dramani Mahama (Ghana), Bassirou Diomaye Faye (Sénégal), Julius Maada Bio (Sierra Leone), Joseph Boakaï (Liberia), Brice Clotaire Oligui Nguema (Gabon), João Lourenço (Angola) et Adama Barrow (Gambie). La présence de trois anciens chefs d’État, Goodluck Jonathan (Nigeria), Nana Akufo-Addo (Ghana) et Mahamadou Issoufou (Niger), a ajouté une dimension particulière à l’événement. Les États-Unis sont représentés par Jacob Helberg, tandis que la France dépêche Éléonore Caroit, ministre déléguée chargée de la Francophonie. La Secrétaire générale de la Francophonie assiste également à la cérémonie.
La prestation de serment s’est déroulée devant le Conseil constitutionnel, présidé par Chantal Nanaba Camara. Le président a ensuite reçu le Grand Collier de l’Ordre national, symbole de l’autorité et de la responsabilité de la fonction. Dans son discours à la Nation, Ouattara a réaffirmé ses priorités : paix, cohésion sociale, stabilité politique et poursuite des réformes économiques et sociales.
Si son élection est largement validée, le contexte reste sensible. L’opposition continue de dénoncer un scrutin qu’elle juge « anticonstitutionnel ». Par ailleurs, la mémoire de la crise postélectorale de 2010-2011 refait surface. Laurent Gbagbo, acquitté par la Cour pénale internationale, a appelé à relancer les enquêtes internationales sur les responsabilités dans cette période de conflit, rappelant les violences qui avaient suivi le second tour des élections et la partition de fait du pays entre Nord et Sud. Il dénonce notamment l’organisation du scrutin sans désarmement préalable et questionne le rôle de certains acteurs internationaux et nationaux dans le déclenchement de la crise.
À 83 ans, Ouattara entame son nouveau mandat dans un environnement régional contrasté : une Côte d’Ivoire économiquement dynamique mais politiquement fragile, où la stabilité reste un enjeu majeur.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.

