Réunis au siège du parti Kishin Kassa de Niamey, les leaders de l’opposition nigérienne ont annoncé la tenue d’une marche pacifique le 20 mars prochain pour exiger la libération de certains opposants et militants de l’opposition incarcérés depuis le 27 février 2021. Pour cette même raison, des manifestations prévues ce jour et annoncées à travers la diffusion de plusieurs publications de mobilisation sur Facebook et des messages format audio sur le réseau social Whatsapp ont été réprimées par les forces de défense et de sécurité déployées dès la matinée de ce vendredi sur lesprincipales artères de la capitale
Les leaders de l’opposition Ladan Tchana, Ibrahim Yacouba et d’autres opposants s’étaient réunis la soirée du jeudi 11 mars pour échanger autour des stratégies à enclencher pour la libération de l’opposant Hama Amadou, du Général Tchanga et des manifestants arrêtés lors des manifestations de contestation des résultats globaux provisoires communiqué le 23 février 2021 par la CENI.
Auparavant, plusieurs publications sur les réseaux sociaux facebook et whatssap appelaient à s’insurger contre ce que l’opposition considère comme un hold-up électoral. Ces publications diffusées après 10 jours de coupure d’internet dans le pays invitaient les populations à des manifestations sur l’ensemble du territoire national ce vendredi 12 mars 2021 après la grande prière. A cet effet dans la capitale Nigérienne, les manifestations étaient attendues sur plusieurs axes routiers de la ville. Pour faire face à cette situation, les forces de défense et de sécurité furent positionnées dès la matinée pour réprimer les manifestations.
Après la grande prière du vendredi les manifestations ont débuté au grand marché où plusieurs pneus ont été brulés par les manifestants. Au niveau du quartier Wadata précisément au marché de ce quartier, l’on assiste à des courses poursuites entre les policiers et les manifestants dans ces endroits de la capitale, ayant entrainé la fermeture de ces 2 marchés.
Toutes les voies qui mènent à la place Toumo, un autre point de rassemblement, ont été bloquées par les forces de l’ordre. Les manifestants qui voulaient se rendre au niveau du siège du RDR Tchandji près de la place Toumo, point de départ de la marche prévue ce jour, ont été dispersés par les policiers à coups de gaz de lacrymogène.
Aux environs de 15 heures des manifestants ont décidé d’initier une marche pour se rendre à la place de concertation. Mal leur en a pris des forces de défense et de sécurité sur ces manifestations furent immédiates. Un des manifestant, enturbanné fait savoir que le soulèvement est simplement obligatoire, « nous avons le devoir de revendiquer la libération des leaders et manifestants incarcérés injustement », a-t-il dit.
Les manifestations intervenues à la fin du mois de février 2021 ont engendré la destruction de plusieurs infrastructures de la capitale nigérienne. Aussi plusieurs établissements commerciaux ont été vandalisés par les manifestants.
Hamadou Moussa Fatahou pour Niameyinfo.