Après le refus des autorités italiennes de le voir accoster à Lampedusa, depuis un peu plus de deux semaines, le navire Open Arms stagne dans les eaux de la Méditerranée avec à son bord une centaine de migrants secourus. Jusque-là les propositions de débarquement sont jugées irréalisables par les responsables de l’ONG. Vivant un véritable calvaire, les 107 migrants dont une majorité viennent d’Afrique subsaharienne, seraient en proie à une grave crise psychologique à bord. Cette situation pourrait-elle faire réfléchir d’autres candidats au départ?
Cent-sept (107) migrants venus d’Afrique subsaharienne ou de Syrie, bloqués depuis aujourd’hui vingt (20) jours dans un navire humanitaire aux larges des côtes italiennes de Lampedusa. Le navire Open Arms de l’ONG Proactiva après avoir sauvé ces migrants en mer, n’a pas reçu l’autorisation de l’Italie de Matteo Salvini pour accoster. Depuis, des tractations sont en cours pour trouver une terre d’accueil pour les passagers.
Si l’Espagne propose à l’embarcation de rallier le porte d’Algésiras, les responsables de l’ONG estiment que cela n’est pas réalisable en raison des « conditions climatiques hostiles et des conditions insoutenables à bord ». Alors que le navire est seulement à 800 m des côtes italiennes, il lui faudra parcourir 1000 kilomètres pour rallier le port espagnol. Les vidéos diffusées par l’organisation humanitaire montrent des migrants en pleine angoisse. Des scènes de panique, des crises de larmes et des gestes de colère pour ces personnes à cran sur un bateau qui est devenu leur prison. Sur la centaine de passagers Paris se propose d’en accueillir 40 sous réserve qu’ils soient « en besoin de protection » et qu’elles remplissent donc les critères pour obtenir le statut de réfugié, a indiqué le ministère de l’intérieur.
Un marchandage qui révolte les ONG humanitaires et fait augurer d’un avenir sombre pour les migrants par voie maritime. Quelques mois plus tôt, nombreuses d’entre elles dénonçaient « Les intenses campagnes de criminalisation des ONG en Méditerranée centrale et la mise en marche de politiques inhumaines qui ont provoqué non seulement la fermeture des ports d’Italie et de Malte mais la paralysie de nombreuses organisations humanitaires de sauvetage, ainsi que l’augmentation du flux migratoire vers le sud de l’Espagne ».
Ce durcissement de ton des pays européens notamment l’Italie fait craindre le pire aux ONG. Pour ces dernières, cette situation risque d’augmenter les noyades. Les candidats au départ doivent désormais prendre en compte les politiques migratoires de plus en plus répressives des pays européens de moins en moins enclins à voir débarquer des migrants sur leurs côtes. Le feuilleton Proactiva Open Arms devrait en faire réfléchir plus d’un. Visiblement on est encore loin de la prise de conscience. Alors même que le drame du bateau humanitaire se déroulait, une centaine de migrants ont débarqué sur les côtes italiennes ce week-end.
Waliyullah Tajudeen pour Niameyinfo.