L’association Alternative Espaces citoyens (AEC) a organisé dans l’après-midi du mercredi 02 octobre 2019 à l’espace Frantz Fanon, une conférence de presse sur la situation sécuritaire et humanitaire dans la région de Diffa. Cette conférence animée par Moussa Tchangari, président de ladite association, fait suite à une mission effectuée dans cette région du 29 Aout au 22 Septembre 2019 par une équipe de l’AEC. A travers cette rencontre avec les médias, Alternative entend partager avec l’ensemble des acteurs ses principaux constats et préoccupations sur la gravité de la situation sécuritaire et humanitaire qui prévaut dans cette région et ses implications pour le devenir même du pays. Ci-dessous le rapport in extenso livré ce mercredi.
Moussa Tchangari : Nous avons vu et entendu tellement des choses qu’on ne pouvait pas garder pour nous seul, depuis 2015 avec l’éclatement de cette crise, ALTERNATIVE a mis en place tout un mécanisme pour suivre la situation du point de vue humanitaire et aussi du point de vue des droits humains afin d’interpeller et jouer son rôle de veille. Ces initiatives continuent encore grâce aux soutiens de plusieurs partenaires, notamment l’Union Européenne qui a soutenu certaines de nos actions.
D’abord à Diffa c’est la situation sur le plan sécuritaire qui est préoccupante. Déjà dans notre rapport nous avons relevé que s’agissant de la gestion de la crise les gens n’étaient pas satisfaits. Parce nous avons mené une véritable enquête d’opinion sur la situation, ce qui était ressorti il n’y a que 2% qui pensent que la façon dont on gère la situation est très bonne, y a 15% qui pensent qu’elle est bonne et tous les autres pensent que c’est passable ou médiocre.
Nous avons demandé aussi par rapport à cette question est-ce que les Forces de défense et de sécurité sont en mesures de vaincre les insurgés de Boko haram. La majorité pense que si elles prennent leur boulot plus au sérieux et se départissent de certaines lacunes elles sont en mesure de vaincre Boko Haram. Puis nous avons cherché à savoir pourquoi l’armée n’a pas pu vaincre Boko Haram depuis tout ce temps, et l’idée générale qui revient, c’est par manque de motivation et de combativité et de courage, les gens n’évoquent ni le problème de renseignement ou de maitrise du terrain, les gens pensent que si elle n’arrive pas à vaincre c’est parce qu’elle n’est pas suffisamment motivée.
Nous avons aussi posé la question sur le problème de respect des droits humains et la dignité des personnes par les Fds. Naturellement les gens pensent que les fds ne sont pas soucieuses des droits ou de la dignité humaine. Qu’est-ce qu’ils pensent des combattants de Boko Haram ? c’était important de le savoir aussi, et très largement les gens disent que les combattant de Boko Haram sont de criminelles sans foi ni loi. Ce qui montre que Boko Haram ne bénéficie pas du soutien de la population et les gens ne les regardes pas comme des islamiques. Nous avons également interrogé sur le respect des droits humains de façon générale, mais malheureusement le constat était que les droits humains ne sont pas respectés dans la région depuis le déclenchement de cette crise. On n’a eu que 3% qui sont satisfait du respect des droits humains. On n’a demandé s’il y a des violations est-ce que les gens feront des recours devant la justice, la majorité des gens pense que ce n’est même pas la peine d’aller devant les juridictions car pour eux la justice n’est pas accessible ni très fiable pour leur rendre justice par rapport à des violations faites par les agents publics.
Pendant notre séjour à Diffa nous avons rencontré des autorités administratives, des organisations des femmes, des jeunes, des organisations socio-professionnelles qui sont dans divers secteurs nous avons rencontré également des organisations paysannes, les élus, les chefs traditionnelles, pratiquement toutes les catégories dans le cadre de nos différentes activités, nous avons beaucoup discuter sur les attaques quasi-quotidiennes et les enlèvements des personnes et leurs biens qui sont devenus tellement banales, des personnes sont enlevées régulièrement.
Suite à tout ce travail effectué sur le terrain, nous avons pu formuler des préoccupations que nous aimerions partager avec vous
Préoccupation N1 : l’absence de sécurité dans les villages
Dans les villages les gens se sentent abandonnés, ils estiment que les Fds ne font pas leur travail, à partir de 16h-17h y’a pas de protection, les gens sont laissés à eux-mêmes, on laisse le champ libre pour Boko Haram pour faire ce qu’il veut. Les gens coopèrent en donnant des renseignements, mais y’a pas de réactivité du côté de l’armée comme cela se doit.
Préoccupation N2 : l’aide humanitaire
Depuis le début de la crise les gens n’arrivent plus à produire, les zones les plus importants sont inaccessibles, la population dépend en majorité de l’aide humanitaire, et ça les nations unies par le biais de OCHA ont déjà fait l’évaluation, les besoins sont immenses, et l’aide n’est pas encore suffisante, car même le système des nations unies a du mal à mobiliser les ressources nécessaires pour subvenir aux besoins des populations, les quantités disponibles sont insuffisantes. Et compte tenu du fait que l’aide n’est pas suffisante, vous allez remarquer pour ceux qui connaissent la région, des dégâts environnementaux, de Maine jusqu’à N’Nguigmi ce sont sles arbres que les gens coupent pour pouvoir vendre sur le marché et faire du charbon pour survivre.
Préoccupation N3 : érosion des moyens d’existences
Beaucoup d’activités économiques sont aux arrêts, cette crise a entrainé une véritable érosion des moyens d’existences des populations, il y’a différents rapports qui l’ont relevé notamment le rapport du centre national d’étude stratégique qui a fait une sorte d’évaluation de l’état d’urgence dans la région de Diffa. Les gens n’arrivent pas à avoir des moyens d’existence parce que les activités économiques ne marchent pas. Et cette pauvreté peut avoir d’autres conséquences.
Préoccupation N4 : la relocalisation de la population riveraine de la Komadougou Yobé
C’est un projet sur lequel le gouvernement pense depuis 2018, le gouvernement voulait le faire, il a contacté les différents partenaires pour lui apporter le soutien qu’il faut pour pouvoir le faire. Une des dernières réunions importantes a eu lieu en décembre 2018. Les partenaires compte tenu du précèdent de 2015 ont posé des conditions et ces conditions relèvent des instruments juridiques internationaux relatifs à ces genres de question. Cette idée de relocalisation n’est pas encore abandonnée, donc les échanges que nous avons eu, nous ont laissé penser que les autorités veulent toujours relocaliser les populations.
Préoccupation N5 : la lutte pour l’accès aux ressources naturelles
Nous avons entendu ces derniers temps des conflits entre éleveurs et agriculteurs, de plus en plus de conflits qui s’expliquent par le fait que l’espace exploitable en production se rétrécit. Dans les discussions que nous avons eues avec des organisations paysannes certains disent qu’il faudra prendre des mesures pour empêcher le ramassage de la paille, parce que c’est une ressource importante maintenant. Pour régler ça, il faudra donc accroitre l’aide aux gens pour qu’ils sent moins le besoin d’aller ramasser la paille pour favoriser l’accès à l’aliment
Préoccupation N6 : l’emploi des jeunes
Bien sûr on sait que y’a beaucoup des jeunes qui rejoignent Boko Haram pour diverses raisons, parmi les raisons on sait qu’il le manque de perspective et la frustration, et donc si on veut sortir de la situation il est essentiel que l’état puisse prendre des dispositions pour favoriser l’accès à l’emploi
Préoccupation N7 : l’état d’urgence
C’est l’élément sur lequel nous ne voulons pas beaucoup insister c’est le problème de l’état d’urgence qui a été reconduit encore. Les mesures qui sont prises dans ce cadre sont des mesures qui, si on fait une analyse rigoureuse des textes ne relevent pas de l’état d’urgence. La loi ne permet pas par exemple d’interdire des activités économiques, par exemple l’utilisation des engrais. Ce n’est pas prévu par la loi portant règlementation de l’état d’urgence qui date de 1998. Parce que les gens n’ont pas une connaissance solide de la loi, on met n’importe quoi dans les textes et ça passe.
Quant à l’avenir de cette crise, en général déjà dans le sondage que nous avons eu à réaliser, les gens pensent que c’est une crise qui va finir s’il y’a 20% volonté réelle. Si on fait plus d’effort cette affaire peut prendre fin. Il faut aussi la possibilité de sortie par la voie de dialogue, des différentes déclarations ont lancées des appels par rapport au règlement par le dialogue.
Propos recueillis et transcris par Almoustapha Danguida pour Niameyinfo.
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