Le président ivoirien Alassane Ouattara a lancé, lundi 11 août 2025 à Abidjan, un appel à la reprise des discussions entre la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Alliance des États du Sahel (AES), estimant qu’un tel rapprochement serait « une très belle chose pour les peuples » de la sous-région.
Aux côtés de son homologue sierra-léonais Julius Maada Bio, également président en exercice de la CEDEAO, M. Ouattara a souligné l’importance de restaurer la coopération avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger, trois pays ayant quitté l’organisation régionale en septembre 2023 pour fonder l’AES.
« Nous considérons que la paix, la sécurité de la sous-région et la lutte contre la piraterie maritime doivent être des priorités. La Côte d’Ivoire reste ouverte et souhaite que la coopération avec les pays de l’AES s’exerce dans tous les domaines », a déclaré le chef de l’État ivoirien, assurant que son pays fera « tout pour que la situation ne se détériore pas davantage ».
Le président ivoirien a affirmé partager avec M. Maada Bio la volonté de « renouer le dialogue » avec les dirigeants de l’AES afin de préserver l’intégrité de la CEDEAO. « Nous allons travailler ensemble pour assurer la sécurité de nos frères de l’AES. Ils sont nos frères et nous ne les laisserons pas partir », a-t-il insisté.
En visite d’amitié et de travail à Abidjan, Julius Maada Bio a été accueilli avec les honneurs. Cette étape s’inscrit dans une tournée auprès des États membres de la CEDEAO visant à recueillir avis et recommandations avant d’entamer des échanges directs avec les pays de l’AES.
Les discussions bilatérales ont porté sur plusieurs dossiers stratégiques : sécurité régionale, économie, monnaie, lutte contre la piraterie maritime et relance de l’Union du Fleuve Mano, qui regroupe la Côte d’Ivoire, la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Le prochain sommet de cette union est prévu en 2026.
Le président sierra-léonais a salué la contribution d’Abidjan au retour de la paix et de la stabilité en Sierra Leone, tout en appelant à préserver la solidarité régionale. « La sous-région a besoin de stabilité et nous devons promouvoir les valeurs qui nous unissent. Nos frères qui sont partis ne sont pas partis : nous allons travailler à maintenir cette cohésion », a-t-il déclaré.
En conclusion, Julius Maada Bio a exhorté les pays de l’AES à demeurer intégrés dans l’espace communautaire, convaincu qu’une coopération renforcée est essentielle pour garantir la stabilité et le développement durable en Afrique de l’Ouest.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.
