La situation socio-académique n’est pas que préoccupante uniquement sur le territoire national, les étudiants nigériens à l’étranger subissent les pires humiliations dans leurs pays d’accueil.
Ces étudiants laissés à eux-mêmes par l’Etat nigérien n’ont eu d’autre choix que de rompre le silence et de dénoncer la situation délétère dans laquelle ils vivent depuis des années. C’est le cas des étudiants nigériens au Sénégal de l’Ecole Supérieure Polytechnique de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et de l’Ecole Inter- Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar (EISMV) qui fait l’actualité ces derniers jours notamment à travers une déclaration qu’ils ont rendu publique le 21 octobre dernier.
De celle-ci, on apprend que ces fils du pays, sont contraints de loger au sein de l’Ambassade du Niger au Sénégal, le seul endroit qui les accueille en grand nombre après leur exclusion de leurs facultés respectives faute de paiement des frais pourtant prévus à cet effet par des dispositions législatives. Il ressort également que ces étudiants ne se sont pas inscrits depuis l’année académique 2016-2017, pour la même raison, le non-paiement des arriérés. Conséquence, les écoles exigent que ces frais soient entièrement payés afin de permettre aux étudiants boursiers nigériens de s’inscrire, d’obtenir leurs relevés de note, de pouvoir faire leur soutenance et enfin d’obtenir leur diplôme. L’obtention de leurs cartes d’étudiants qui les protègent lors des patrouilles policières comme les étudiants étrangers des autres pays, est également compromise.
Pour ne rien arranger, il se sont vus refuser l’accès à leurs chambres et logent présentement à l’Ambassade de la république du Niger au Sénégal. Cette situation déplorable dans laquelle ils se retrouvent, ils la doivent selon leur déclaration à l’Agence Nigérienne des Allocations et Bourses (ANAB). Cette dernière selon eux, refuse catégoriquement de s’acquitter des frais leur donnant le droit de loger au campus universitaire alors que le décret N°2010-761 du 09 décembre 2010 prévois à son article 8 d’assurer les frais de participation aux œuvres universitaires pour les étudiants inscrits à l’étranger.
Le retard croissant et inexpliqué dans le paiement des pécules, rend les étudiants boursiers nigériens incapables d’assurer leurs besoins de premières nécessités et d’étudier dans les meilleures conditions. Cela devrait interpeler les autorités sur le sort de ces jeunes, qui appellent au secours au plus haut degré de l’Etat en vue de la satisfaction intégrale de leurs légitimes revendications.
Almoustapha Danguida pour Niameyinfo.
