Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui un financement additionnel d’un montant de 150 millions de dollars alloué par l’Association internationale de développement (IDA)* au Programme de développement des ressources en eau et de gestion durable des écosystèmes dans le bassin du fleuve Niger, également connu sous le nom de programme Kandadji. Ce programme contribuera à l’élargissement de l’accès à l’énergie et aux ressources en eau et améliorera les moyens de subsistance au profit d’environ 330 000 habitants de la région.
Le financement additionnel vient soutenir le développement de l’irrigation, la promotion des mesures de sauvegarde environnementale et sociale, et la création d’activités communautaires locales. Il permettra plus précisément de construire de nouveaux logements dans les sites de réinstallation, d’apporter des aides aux populations concernées, en privilégiant les groupes vulnérables, et de fournir des services d’eau et d’assainissement.
« Face aux difficultés que connaît la région, ce financement aidera le pays à s’adapter aux effets du changement climatique en réduisant la vulnérabilité des populations à la sécheresse, en identifiant des mesures d’adaptation locales et en favorisant l’essor d’une source d’électricité renouvelable au Niger, » explique Soukeyna Kane, directrice des opérations de la Banque mondiale pour le Niger. « Par ailleurs, dans le contexte actuel, l’accès à des services d’eau, d’assainissement et d’hygiène est vital pour la prévention du coronavirus et d’autres maladies. Enfin, les emplois créés permettront également d’atténuer les conséquences économiques de la pandémie».
Peu diversifiée, l’économie nigérienne repose principalement sur l’agriculture. En outre, la production agricole reste faible en raison d’un accès limité à des semences de qualité supérieure, du manque d’eau une partie de l’année, de mauvais systèmes d’irrigation et d’une desserte routière insuffisante. Dans ces conditions, la population peine à subvenir à ses besoins fondamentaux, en matière de nutrition, de logement et d’accès à des services essentiels. Avec 13 % seulement de sa population ayant accès à l’électricité, le Niger possède par ailleurs l’un des taux d’électrification les plus faibles du monde. Le barrage de Kandadji, avec son réservoir et son système de régulation, permettra d’améliorer l’approvisionnement en eau et la gestion de cette ressource au profit du développement de l’agriculture, tout en augmentant les capacités de production d’énergie renouvelable dans la partie nigérienne du bassin du Niger. Avec, à la clé, 45 000 hectares irrigués et une production de 629 GWh supplémentaires par an en moyenne, soit environ la moitié de la consommation d’électricité du Niger en 2018.
La crise du coronavirus et la situation sécuritaire dans la région de Tillabéry, dans l’ouest du pays, sont venues aggraver l’état de l’économie nigérienne. Ce financement additionnel permettra d’améliorer les conditions de vie de la population en matière de logement et d’accès à l’eau potable et aux services d’assainissement. Il réduira le temps consacré par les femmes à la corvée d’eau grâce à l’installation de bornes-fontaines à proximité des lieux d’habitation et favorisera les perspectives économiques et les moyens de subsistance des femmes et des jeunes à travers des activités génératrices de revenus.
« Le programme
Kandadji constitue une priorité pour la Banque mondiale, en ce qu’il peut
transformer l’économie du Niger et procurer des bénéfices importants à
l’ensemble de la région du Sahel, » souligne Deborah Wetzel, directrice de l’intégration régionale en Afrique à la Banque
mondiale. « Dans une région en
proie à l’insécurité, ce programme a pour finalité de promouvoir le
développement régional et local au profit des populations les plus vulnérables
et de favoriser une paix durable».
Le projet est financé par un crédit de 100 millions de dollars et un don
de 50 millions de l’IDA, y compris les fonds provenant du guichet régional
IDA.
* L’Association internationale de développement (IDA) est l’institution de la Banque mondiale qui aide les pays les plus pauvres de la planète. Fondée en 1960, elle accorde des dons et des prêts à taux faible ou nul pour financer des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, réduire la pauvreté et améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 76 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Ses ressources bénéficient concrètement à 1,6 milliard de personnes. Depuis sa création, l’IDA a soutenu des activités de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements s’est élevé en moyenne à 21 milliards de dollars au cours des trois dernières années, 61 % environ de ce montant étant destinés à l’Afrique.