Plus que quelques mois, et le Projet pour la Gestion des Défis Migratoires (ProGem) mis en œuvre au Niger par la Coopération Allemande et l’Union Européenne via la GIZ, sera à l’heure du bilan. En effet lancé en octobre 2016, l’exécution de l’une de ses phases est prévue jusqu’en septembre 2019. Mais déjà les différentes notes d’informations rendues publiques par la GIZ démontrent l’impact positif du ProGem sur les communautés ciblées.
Ce sont les régions de Tahoua, Zinder et Agadez qui ces deux dernières années ont bénéficié de l’accompagnement de la GIZ à travers le Projet pour la Gestion des Défis Migratoires (ProGem). Le choix porté sur ces dernières s’explique par leur situation le long des routes migratoires et le fait qu’elles constituent des zones par excellence de transit pour les candidats à l’immigration. Aussi, le constat a été fait que ces mouvements massifs de personnes impactent fortement ces régions que ce soit en termes de capacités à fournir les services de base (santé, éducation, éducation etc…), ou de risques de conflits sociaux entre les autochtones, les migrants de passage ou encore les retournés.
L’autre constat est que les responsables de ces communes, élus locaux, maires et autres acteurs, ne sont pas pour la plupart outillés pour répondre efficacement aux conséquences sociaux économiques de la migration et sont sous informés. Ce à quoi il faut ajouter un manque criard de ressources des collectivités. C’est là qu’intervient la GIZ et la ProGem avec une enveloppe de 28,5 millions d’euros pour remédier à ces manquements.
Ces derniers mois, en étroite collaboration avec les communes et les régions, le Programme a identifié les besoins spécifiques à chacune d’elle et y a apporté des solutions concrètes. Ainsi à Agadez, la priorité a été mise sur la réalisation de blocs de toilettes publiques (15) et sur le développement d’un système de gestion durable des déchets et eaux usées qui permettent à 15000 résidents et migrants de vivre dans de meilleures conditions. A Tahoua et Zinder où une majorité de jeunes reviennent désabusés et désorientés de leurs aventures migratoires, l’accent été mis sur la réintégration sociale en dotant ces localités d’un marché moderne pour susciter la création d’emplois. Le montage de pièces de théâtre participatif interprétées dans près de 152 villages contribue également à récréer des liens entre les populations, les migrants et les retournés.
Le ProGem c’est également la dotation des communes et régions de cellules techniques dédiés au recueil et à l’analyse de données liés aux effets de la migration et la formation de représentants des communes et des régions (maires, élus municipaux et régionaux, agents techniques et des leaders de la société civile) qui ont acquis une expertise en matière de migration et de développement local. C’est aussi 57 projets d’infrastructures et mesures sociaux économiques exécutés ou en cours d’exécution, qui à terme, bénéficieront à 150 000 migrants et résidents.
Waliyullah Tajudeen pour Niameyinfo.
