Dans la région de Diffa, les enlèvements de personnes contre rançons se multiplient. Dans la nuit du mercredi 29 mai, onze personnes ont été enlevées dans le village de Toumour. Des enlèvements qui continuent malgré de lourdes pertes infligées ces derniers temps aux jihadistes par les soldats de la Force multinationale mixte qui regroupe le Tchad, le Niger, le Cameroun et le Nigeria.
Les incursions des hommes armés se sont produites en milieu de nuit dans la périphérie du village de Toumour. Selon plusieurs sources, ils se sont scindés en deux groupes pour cibler deux familles. Sans tirer un seul coup de feu pour ne pas alerter les forces de défense et de sécurité, les assaillants ont réussi à enlever 11 personnes, 8 femmes et 3 hommes, dont un marabout qu’ils ont achevé dans leur fuite. Ce dernier avait fui son village dans la partie nigériane, pour se réfugier à Toumour au Niger.
En un mois, une vingtaine de personnes ont été enlevées dans cette zone. Cette multiplication d’enlèvements est due au fait que tout le long des 300 kilomètres de frontières qui séparent Diffa de la partie nigériane, plusieurs petits villages longent le fleuve de la Komadougou Yobé, asséchée, des personnes mal intentionnées peuvent donc faire plusieurs allers et retours à pied sans se faire repérer.
Depuis quelque temps, selon des sources sécuritaires, l’étau se resserre autour des jihadistes de Boko Haram. En effet, les forces nigérianes sont massivement revenues dans le lit du lac Tchad avec d’importantes frappes aériennes, dit-on. De leur côté, les forces nigériennes ont également intensifié leurs opérations terrestres et aériennes.
Selon des sources proches de la Force multinationale mixte qui vient de séjourner à Diffa, le secteur 4, le moral des soldats est haut. Une véritable course contre la montre est engagée dans le lit du lac Tchad pour infliger le maximum de pertes à l’ennemi avant l’arrivée de la saison des pluies.