À une semaine du scrutin présidentiel, les autorités ivoiriennes ont suspendu toutes les manifestations politiques jusqu’après l’élection. Une mesure officiellement prise pour préserver l’ordre public, mais qui suscite des critiques de l’opposition et de la société civile.
Les autorités ivoiriennes ont annoncé, vendredi 17 octobre, l’interdiction de toutes les manifestations politiques sur l’ensemble du territoire national pour une période de deux mois. Selon un communiqué du ministère de l’Intérieur, cette décision ne concerne pas les cinq candidats engagés dans la course à l’élection présidentielle prévue le 25 octobre.
Cette mesure a été adoptée « afin de garantir la sécurité nationale et de préserver la sérénité du processus électoral », précise le communiqué. Elle fait suite à une recommandation du Conseil national de sécurité (CNS), qui avait déjà interdit début octobre les manifestations contestant les décisions du Conseil constitutionnel.
L’interdiction intervient dans un contexte de tensions marquées entre le pouvoir et l’opposition. Depuis début septembre, le PDCI et le PPA-CI organisent des mobilisations pour protester contre l’invalidation des candidatures de Tidjane Thiam et Laurent Gbagbo. Les deux partis dénoncent également la candidature du président sortant Alassane Ouattara, qui brigue un quatrième mandat, qualifié par ses adversaires de « anticonstitutionnel».
Malgré cette interdiction, une marche de l’opposition a eu lieu la semaine dernière à Abidjan. Selon les chiffres du ministère de l’Intérieur, 710 personnes ont été arrêtées et une cinquantaine ont été condamnées à trois ans de prison ferme pour « troubles à l’ordre public ».
Plusieurs organisations de la société civile ont exprimé leur préoccupation face à cette décision qu’elles jugent « attentatoire à la liberté d’expression.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.