Le Président malgache Andry Rajoelina a annoncé, lundi 29 septembre 2025, la dissolution de son gouvernement à la suite d’une vague de manifestations violentes ayant fait au moins 22 morts et plus de 100 blessés, selon les Nations Unies.
Cette décision intervient après plusieurs jours de contestation populaire, déclenchée le 25 septembre par des jeunes dénonçant les coupures récurrentes d’eau et d’électricité ainsi que la gestion du pays par les autorités.
Lors d’une allocution télévisée, le chef de l’État a indiqué avoir agi en vertu de l’article 54 de la Constitution, mettant ainsi fin aux fonctions du Premier ministre Christian Ntsay et de son équipe. Il a affirmé vouloir « refonder la confiance » et amorcer la formation d’un nouveau gouvernement.
Les mobilisations, largement relayées sur les réseaux sociaux, ont rassemblé des milliers de manifestants, parfois inspirés par des mouvements citoyens à l’étranger. Plusieurs protestataires arboraient des symboles populaires, comme le Jolly Roger, emblème issu de la série japonaise One Piece.

La répression a été marquée par l’usage de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, tandis que des scènes de pillages et de destructions ont été rapportées dans la capitale, Antananarivo. Plusieurs infrastructures publiques y ont subi d’importants dommages.
Réélu en 2023 dans un climat contesté, Andry Rajoelina se retrouve confronté à l’une des crises les plus graves de son mandat. Si la dissolution du gouvernement apparaît comme une tentative d’apaisement, la situation reste tendue : des appels à sa démission circulent, et la crainte d’une nouvelle flambée de violences demeure vive.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.