Le capitaine Ibrahim Traoré, chef du régime burkinabè, a confirmé dimanche 28 septembre 2025 l’arrestation, fin août, de six fonctionnaires ivoiriens interpellés près de la frontière par des supplétifs de l’armée. Ces agents, employés de la Direction ivoirienne d’aide et d’assistance aux réfugiés et apatrides (Daara), auraient franchi le territoire burkinabè alors qu’ils étaient en mission d’identification dans le nord-est de la Côte d’Ivoire.
« Ils ont franchi la frontière, ils ont été interpellés. Ils sont là », a déclaré Ibrahim Traoré lors d’un entretien à la télévision nationale. Pour le président de la transition, ces activités relèvent de « l’espionnage » et justifient des interrogatoires. Ce n’est pas la première fois que de tels incidents se produisent : des gendarmes ivoiriens avaient déjà été arrêtés en 2023 et en 2025 avant d’être relâchés.
Au-delà de cette affaire, le capitaine Traoré a vivement critiqué la politique sécuritaire d’Abidjan, accusant les autorités ivoiriennes d’entretenir un « pacte de non-agression » avec des groupes armés. Selon lui, cette stratégie ferait de la Côte d’Ivoire une « base arrière » pour les terroristes. Il a averti que le pays voisin pourrait être visé par des attaques si la situation venait à se détériorer.
Le dirigeant burkinabè a également insisté sur l’importance des prochaines élections présidentielles en Côte d’Ivoire pour la stabilité régionale, rappelant la présence d’une forte communauté burkinabè sur le sol ivoirien. « Nous ne voulons pas qu’il y ait des crises là-bas », a-t-il insisté.
Les relations entre Ouagadougou et Abidjan restent tendues depuis plusieurs années, sur fond d’accusations mutuelles de déstabilisation. Avec cette nouvelle interpellation, les tensions frontalières risquent de raviver la méfiance entre les deux capitales, malgré une histoire de proximité politique et sociale.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.