La situation sociopolitique, sécuritaire et universitaire qui prévaut dans le pays, a motivé la tenue le dimanche 19 mai d’une réunion extraordinaire de l’Union des Scolaires Nigériens (USN). Sans langue de bois, les responsables du mouvement, ont pointé un doigt accusateur sur le gouvernement qui selon eux, est le principal tributaire de cette flambée de violences mais aussi de l’impasse dans le secteur de l’éducation.
La récente attaque de Tongo Tongo dans la région de Tillabéry est le premier point abordé par le Comité Directeur de l’Union des scolaires Nigériens dans sa déclaration rendue publique dimanche. Le CD-USN a rendu un hommage mérité aux soldats tombés sous les balles assassines des forces du mal, et souhaité un prompt rétablissement aux blessés. Si l’USN condamne les récurrentes attaques meurtrières, œuvres des forces obscurantistes, il n’empêche que selon elle, le gouvernement a une grande part de responsabilité dans cette situation, en ne dotant pas les « Forces de Défenses et de Sécurités des moyens adéquats et des matériels nécessaires pour faire face aux forces du mal qui terrorisent nos paisibles concitoyens dans les régions de Tillabéry et Diffa ». Et d’ajouter qu’elle regrette que « les autorités nigériennes sous traitent la souveraineté nationale par l’autorisation d’installation des bases militaires étrangères sur notre territoire malgré l’indépendance de notre pays pourtant acquise depuis le 3 Aout 1960 ». Pour exprimer son ras-le-bol et marquer son soutien aux Forces de Défense et de Sécurité, l’USN invite d’ores et déjà, les populations, les organisations de défense des droits de l’homme et la société civile, à une manifestation qu’elle envisage d’organiser à l’échelle nationale.
Revenant à sa vocation première qui est la défense des droits des élèves et étudiants nigériens, le Comité Directeur de l’USN précise que cette manifestation servira également à exiger l’ouverture des universités publiques du pays. Il se dit « consterner » par le dialogue de sourd qui s’est instauré entre le gouvernement et le Syndicat National des Enseignants Chercheurs du Supérieur (SNECS). Avec des mots forts le CD USN, s’insurge contre ce statu quo et tient pour responsables devant l’histoire, « le SNECS et le Gouvernement de l’échec dont ils ont fait montre dans la stabilité et la redynamisation de l’enseignement supérieur au Niger puisque ce bras de fer et d’ailleurs toutes les crises récentes qu’avait vécu ce secteur ,n’est que la résultante de leur animalité, de leur cruauté et de leur inconséquence depuis plusieurs années à l’égard de l’avenir du pays et de l’éducation des enfants des pauvres contribuables nigériens ».
L’ouverture d’un dialogue sincère entre les différents parties et la tenue des Etats généraux de l’enseignement supérieur, la restitution des coupures effectuées des enseignants, sont quelques-unes des pistes de sortie de crise souhaitées par la faitière des syndicats de l’éducation. Le CD-USN appelle à la mobilisation générale de tous ses membres, « pour faire échec à toute tentative de prise en otage de l’avenir de notre éducation. »
Waliyullah T. pour Niameyinfo.