L’Administrateur délégué de la région d’Agadez a annoncé le mercredi 13 Août 2025, dans un communiqué officiel, l’interdiction stricte de toute pratique de rodéos urbains sur l’ensemble de son territoire. Drift, burnouts, courses sauvages ou autres exhibitions de vitesse sont désormais passibles de poursuites pénales.
Cette décision vise à enrayer un phénomène qui prend de l’ampleur chez les jeunes, attirés par les sensations fortes et la quête de visibilité sur les réseaux sociaux. « Ces comportements exposent directement autrui à un risque immédiat de mort ou de blessures graves, et constituent une infraction grave aux règles de sécurité publique », souligne le communiqué signé par le Chef de Bataillon Assarid Almoustapha.
Les Forces de Défense et de Sécurité ont reçu l’ordre d’interpeller immédiatement les auteurs et complices, et de saisir les véhicules impliqués. L’autorité communale mise sur le civisme de la population pour faire respecter cette mesure.

Si Agadez passe à l’offensive, à Niamey, le phénomène continue de défier les autorités. Chaque week-end, et parfois même en pleine semaine, certains jeunes transforment des axes routiers en pistes de vitesse improvisées. Pourtant, en 2020, Mouctar Mamoudou, alors président de la délégation spéciale de Niamey, avait sollicité la collaboration de la population et était même allé jusqu’à mettre en place un numéro vert, le 8383 (accessible gratuitement sur Airtel), pour dénoncer immédiatement toute pratique de ce genre.
Ces courses clandestines, souvent nocturnes, provoquent régulièrement des accidents spectaculaires, parfois mortels, impliquant non seulement les conducteurs mais aussi des passants. Malgré les campagnes de sensibilisation et les arrestations ponctuelles, l’attrait pour ces « exploits » reste fort, alimenté par les vidéos largement partagées sur TikTok, Instagram et Facebook. L’initiative d’Agadez pourrait inspirer la capitale à adopter des mesures plus strictes et permanentes.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.