Le Bureau du Fonds des Nations Unies pour la Population pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre (UNFPA) a organisé le mercredi 2 décembre 2020, la cérémonie d’ouverture des travaux du symposium international de Haut Niveau sur le thème central de « Démographie, Paix et Sécurité au Sahel ». Cette activité présidée par Ouhoumoudou Mahamadou, ministre, Directeur de Cabinet du Président de la République, s’est déroulée en présence de plusieurs personnalités politiques, scientifiques, chercheurs, représentants des institutions publiques et privées et des partenaires techniques et financiers intervenant au Sahel. Des échanges qui ont permis aux participants d’examiner les défis auxquels est actuellement confrontée la région du Sahel en matière de démographie, de paix et de sécurité.
Dans son intervention, le ministre, Directeur de Cabinet du Président de la République, Ouhoumoudou Mahamadou a par rapport au thème des travaux dudit symposium, « Démographie, Paix et Sécurité au Sahel », souligné que « ces trois vocables sont d’une profonde signification pour les pays du Sahel. En effet, pour ces pays qui figurent parmi les plus fragiles et les plus pauvres au monde, le développement économique et social ainsi que l’amélioration des conditions de vie et de prospérité des populations passent par la résolution des évolutions de croissances démographiques, de paix et de sécurité ».
Ouhoumoudou Mahamadou n’a pas oublié de ressortir dans son allocution, la situation de la population du Sahel qui se caractérise par une forte démographie. Il a ainsi appelé les scientifiques, les chercheurs et tous les acteurs concernés, à consacrer les réflexions, à partager les analyses sur les questions de démographie, de paix et de sécurité au sahel central afin de trouver les stratégies qui permettent de concilier la croissance démographique aussi forte avec les impératifs de réduction de la pauvreté et d’atteinte des ODD. Car, selon lui « c’est une extrême opportunité tant il paraît urgent de mettre fin au drame humain qui se déroule et tant des risques de contagions pour le reste de l’Afrique et du monde sont énormes ».
Le ministre précise que « le défi démographique n’est malheureusement pas le seul handicap pour le développement social et économique des pays du sahel. Il se combine avec le défi sécuritaire pour créer une véritable situation humanitaire. La situation sécuritaire est marquée par l’émergence et la persistance de formes de violence d’un genre nouveau (…). L’insécurité combinée à une démographie galopante constitue un handicap sérieux pour le développement économique et social des pays du sahel central et une situation de crise humanitaire persistante (…). Il me pareil important que nous nous planchons sur les causes profondes de la détérioration de la situation sécuritaire dans le sahel central et sur des faits aggravants de cette situation. Il est désormais établi que l’extrême pauvreté et l’ignorance constituent les facteurs sur lesquels se nourrit le terrorisme ».
Pour mettre fin à cette désolation, les personnalités éminentes présentes à la cérémonie, ont toutes appelé les pays à « repenser les politiques publiques en prenant en compte toutes ces préoccupations du moment. Mais également, à fortement investir dans les secteurs sociaux de base, la santé, l’éducation, l’environnement et bien d’autres ».
Ce symposium a été aussi l’occasion pour le lancement de l’ouvrage sous le titre: « Démographie, paix et sécurité : regards croisés pour un Sahel central résilient ». En outre, deux importantes sessions de communication et exposé ont été tenues. Ces différentes communications ont permis aux participants d’examiner les défis auxquels est actuellement confrontée la région du Sahel en matière de démographie, de paix et de sécurité.
Pour sa part, Mobingue Ngom, directeur du Bureau Régional du Fonds des Nations Unies pour la Population pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, a indiqué que « c’est de fournir des données probantes empiriques sur la relation entre démographie, paix et sécurité afin d’établir les causes premières de cette insécurité au Sahel ainsi que les conséquences d’une telle insécurité sur le développement dans la région ». Il a aussi renouvelé l’engagement et la disponibilité de son institution à poursuivre les efforts pour appuyer les pays du sahel.
A la sortie de ces communications, ont été formulées des recommandations de mesures en vue de « soutenir l’élaboration de politiques ou de programmes novateurs qui permettront de remédier à ces causes premières ». Les experts ont suggéré « d’intégrer la prévention des conflits et la consolidation de la paix dans les programmes de développement ».
Fatouma Akiné pour Niameyinfo.