Le 6 octobre 2025, l’UNESCO élira son nouveau Directeur Général. Pour la première fois de son histoire, seuls deux candidats africains sont en compétition : l’Égyptien Khaled El-Enany et le Congolais Édouard Firmin Matoko. Cette configuration inédite résulte du retrait, en août dernier, de la Mexicaine Gabriela Ramos.
Après huit années à la tête de l’organisation, la Française Audrey Azoulay achèvera un mandat salué pour son rôle d’apaisement diplomatique et son action en faveur du patrimoine mondial, notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Sous sa direction, 82 sites ont été inscrits au patrimoine mondial et l’UNESCO a adopté en 2021 un cadre éthique sur l’intelligence artificielle. Mais son successeur devra relever des défis persistants : préserver la neutralité politique, réduire les inégalités éducatives et alléger une administration jugée trop lourde.
Les deux candidats portent des visions contrastées. Khaled El-Enany, égyptologue et ancien ministre du Tourisme et des Antiquités, mise sur la transparence, l’efficacité et un nouveau pacte financier pour redonner crédibilité et dynamisme à l’organisation. Il promet de renforcer la place de l’Afrique dans les instances de décision et de promouvoir l’égalité des genres.
De son côté, Édouard Firmin Matoko, économiste et diplomate de carrière, incarne la continuité. Fort de plus de trente ans au sein de l’UNESCO, où il a occupé plusieurs postes de direction, il met en avant sa connaissance des rouages internes et sa capacité à bâtir le consensus. Son programme insiste sur la réforme structurelle, la proximité avec les acteurs locaux et une meilleure représentation africaine dans le patrimoine mondial.
Le vote du 6 octobre départagera ainsi deux approches : celle d’un gestionnaire politique soutenu par plusieurs capitales et celle d’un diplomate chevronné issu du sérail onusien. Quelle que soit l’issue, cette élection marquera un tournant pour l’avenir de l’UNESCO.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.
