Sortie des pays de l’AES de la CEDEAO : des manifestations de soutien pour commémorer l’an 1 de cette décision

Le 28 Janvier 2024, la confédération des Etats du Sahel annonçait la décision commune aux trois états de se retirer de la Commission Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest CEDEAO. A l’occasion du premier anniversaire de ce retrait, des manifestations de soutien se sont tenues notamment à Niamey dans la capitale nigérienne, à Agadez ou encore à Ouagadougou au Burkina Faso.

A Niamey, c’est la place de la concertation, espace emblématique depuis le 26 juillet 2023 qui a été prise d’assaut par les manifestants arborant des pancartes avec des inscriptions diverses. Ici, la CEDEAO est même représentée par un faux cadavre transporté sur un brancard, ou encore un mouton . Le message est clair, pour les pays de l’AES, l’organisation sous régionale est désormais morte. Ça et là, des manifestants, hommes et femmes brandissent des drapeaux à l’effigie de l’AES, des images des trois présidents de la confédération ou encore des drapeaux du Mali, du Niger et du Burkina Faso.

Présents à cette manifestation, plusieurs membres du gouvernement et du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie CNSP ont également manifesté leur soutien à cette démarche pour le moins historique. Représentant le président du CNSP, le colonel Ibro Amadou n’a pas manqué de rappeler à l’assistance la vision commune des pays de l’AES tout en invitant les autres pays de la région à se joindre à l’AES pour « un sahel souverain ».  

L’ambiance était la même à Agadez dans le Nord du pays où des centaines de manifestants se sont rassemblé à l’arène de lutte pour le même exercice. Ici, des drapeaux russes, nigériens ou encore burkinabè et Malien flottaient en l’air tandis qu’on peut lire sur des pancartes des inscriptions comme « A bas la CEDEAO » ou encore « Vive l’AES ». Plusieurs autorités administratives étaient également présents lors de cette manifestation. « L’histoire retiendra que nous avons, ensemble, écrit une page glorieuse de notre destin collectif. Nous avons démontré au monde que la dignité, la souveraineté et la justice sont des valeurs non négociables » a affirmé l’administrateur délégué de la commune urbaine d’Agadez tout en insistant sur la symbolique de cette date.

A quelques centaines kilomètres de Niamey, plus précisément à Ouagadougou, la ferveur et la liesse populaires sont également de mise au niveau de la place de la révolution prise d’assaut par des centaines de manifestants venus marquer leur soutien aux présidents de la confédération. « Nous sommes mobilisés pour montrer que la sortie de la CEDEAO n’est pas une simple décision des trois chefs d’Etat. Les peuples de l’AES soutiennent leurs présidents » assure un manifestant.

Plus tôt dans la matinée, au Ministère des affaires étrangères, de la Coopération régionale et des burkinabè de l’extérieur, une cérémonie de montée des couleurs du Burkina Faso, du Mali et du Niger a été organisée. Le chef de la diplomatie burkinabè, Karamoko Jean Marie Traoré qui a présidé la cérémonie, a rappelé à l’assistance les raisons qui sous-tendent la création de l’AES et le retrait de ses pays de la CEDEAO. « Nous ne permettrons pas qu’une organisation puisse confiner dans une bureaucratie ou dans un carcan politique, ses fils et ses filles, juste pour faire plaisir à des officines extérieures » a-t-il martelé.

Les manifestations de soutien se sont tenues simultanément dans plusieurs villes du pays notamment à Bobo Dioulasso la capitale économique , à Fada dans l’est du pays ou encore à Tenkodogo dans le centre-est.

Marthe Carmelle OKOUMASSOUN pour NiaeyInfo