Des actes de saccage ont été perpétrés lundi à Dakar après que des leaders de l’opposition et sympathisants de l’opposant Ousmane Sonko ont été interdits d’accès à son domicile, faisant l’objet depuis dimanche soir d’un blocus imposé par les Forces de défense et de sécurité (FDS).
Les partisans de Sonko ont été repoussés à coups de grenades lacrymogènes par un impressionnant dispositif sécuritaire déployé autour de son domicile à la Cité Gorgui, en plein cœur de la capitale sénégalaise.
« Nous dénonçons avec la dernière énergie cette interdiction d’accéder chez le président Ousmane Sonko. Aussitôt arrivés aux environs de son domicile, nous avons été gazés sans explication », a dénoncé Dethié Fall, membre de la coalition de l’opposition Yewwi Askan wi (Yaw) et du F24.
Plusieurs personnes dont Aliou Sané, coordonnateur du mouvement « Y’en a marre », ont été interpellées suite à une tentative d’accéder à la résidence de Sonko.
Des heurts ont éclaté dans la foulée entre FDS et partisans du leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), ripostant par des jets de pierres et des pneus brûlés par endroit.
Eloignés du domicile de Sonko, ils se sont livrés à des actes de saccage dans la capitale, a constaté le correspondant d’Anadolu.
Pas moins de 9 voitures, dont deux bus de la société nationale Dakar Dem Dikk, ont ainsi été incendiées entre les quartiers de Liberté 6 et Sacré Cœur 3.
Des dégâts ont aussi été constatés sur le chantiers du Bus transit rapide ( BRT).
« Ce n’est pas de la politique mais des actes de vandalisme. C’est désolant ce qui se passe ici. Ils ont incendié des véhicules qui ne m’appartiennent même pas », s’est insurgé sur les ondes de la radio privée RFM, le ministre conseiller Matar Ba dont deux de ses véhicules ont été incendiées à la devanture de sa maison.
La résidence de Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Assainissement, a été aussi pris pour cible.
Le pays est plongé depuis quelques mois dans une situation tendue avec en toile de fonds la présidentielle de février 2024.
Sonko, dont la participation à la présidentielle est menacée par sa condamnation le 8 mai à une peine de six mois de prison avec sursis, a lancé vendredi dernier, depuis Ziguinchor ( Sud), sa « Caravane de la liberté » pour rallier Dakar.
La procession a été interrompue dimanche par les FDS ayant intercepté l’opposant à Koungheul ( Sud Est) avant de l’acheminer à son domicile dakarois sous forte surveillance policière depuis lors.
Le verdict de son procès pour viol présumé est attendu le 1er juin.
