Sécurité routière/accidents de circulation : un drame quotidien dans les rues nigériennes

Le mardi 30 juillet 2024, le Ministère des Transports a procédé au lancement des ateliers sur le renforcement des capacités des acteurs régionaux de la sécurité routière dans la collecte digitalisée des données des accidents de la route. Une initiative qui permettra d’avoir des données fiables dans un pays où la mortalité sur les routes prend des proportions inquiétantes.

En effet, au Niger, les statistiques relatives aux accidents sont de plus en plus alarmantes avec des pics chaque année au cours de la dernière décennie. Rien qu’entre 2019 et 2022, le nombre d’accidents a augmenté de 10%. Le Niger faut-il le rappeler, occupe la 20^e place sur l’échiquier des 49 pays avec le plus fort taux d’accidents avec 26,2 personnes tuées pour 100 000 habitants. Au cours de l’année 2022, on enregistrait 8561 accidents de la circulation pour 1220 décès, 4321 blessés graves et 7558 blessés légers à travers les 08 régions du pays.  A ce bilan, s’ajoute également les nombreux dégâts matériels occasionnés et les conséquences corolaires souvent peu perçues.

Des causes multiples

Le fort taux d’accidents sur les routes africaines est lié à des causes de divers ordres. Il s’agit notamment de la conduite dangereuse des usagers de la route, du non-respect du code de la route et des règles de circulation, du non-respect des consignes de protection comme notamment le non port de casque ou de ceinture de sécurité, le mauvais état des routes ou encore le nombre élevé d’engins à deux roues.

Ces causes s’appliquent également pour le Niger à « plus de 80% » expliquait le colonel Major Salissou MAHAMAN SALISSOU, Ministre des transports et de l’équipement à l’occasion de la journée africaine de sécurité routière célébrée le 19 Novembre. A celles citées plus haut, s’ajoute également le vieillissement du parc automobile nigérien, et des causes humaines dont « l’excès de vitesse, la fatigue, la somnolence, la surcharge, l’usage de téléphone au volant » qui, d’après le ministre, « sont à l’origine de la gravité des accidents ».

Des victimes dans la fleur de l’âge

Les accidents de la circulation sont les « principales causes de mortalité chez les jeunes africains » affirmait en Jean Todt, envoyé spécial du secrétaire général des Nations Unies pour la sécurité routière. Cette réalité est encore plus présente au Niger ou plus de 67% des victimes d’accidents de la route sont situés dans une tranche d’âge comprise entre 20 et 39 ans.

Selon une étude réalisée par Soumaila Sadou Moctar dans le cadre de son mémoire de fin de cycle, sur 6106 cas d’accidents de la circulation survenus dans la ville de Niamey, 5191 victimes étaient âgées de plus de 15 ans. De même, de cette étude, il ressort que la principale cause des accidents survenus en 2012 dans la ville-capitale est liée à l’excès de vitesse à 60% devant l’imprudence, la mauvaise conduite ou encore l’état d’ivresse.

Quid des solutions ?

Au niveau de l’Etat central, plusieurs mesures ont été annoncées pour réduire de 50% le nombre d’accidents. Il s’agit notamment de l’amélioration de l’efficacité du contrôle technique automobile actuel, la modernisation du système de formation et d’évaluation des candidats au permis de conduire, l’application de la réglementation sur la sécurité routière, notamment le port de casque et le port de la ceinture de sécurité et bien d’autres mécanismes impliquant une synergie d’action entre les acteurs concernés par la sécurité routière. On note également la digitalisation des services de collectes des données issues des accidents de la route pour permettre une conformité des informations entre les services.

En cette période des vacances où les plus jeunes sont plus enclins à faire des rues des terrains de jeu, il importe que les parents, plus que jamais, fassent preuve de vigilance. De même, les sensibilisations notamment à l’endroit des jeunes adeptes du drift en voiture doivent être plus persistantes. Le respect de la loi relative au port de casque et à la ceinture de sécurité fonctionnelle doivent également être le cheval de bataille de la police nationale afin de responsabiliser chacun.

Camariath O. pour Niameyinfo.