Décidément le gouvernement et l’opposition aiment bien jouer à « Tom et Jerry », quand l’un dit « oui » l’autre dit « non ». Suite à l’appel lancé par l’opposition à ses militants, partisans et sympathisants afin de participer le Samedi 20 Mars 2021 à une grande marche pacifique et démocratique pour protester contre « les arrestations arbitraires, la répression, le déni de droit et exiger le respect des résultats sortis des urnes », le gouvernement a interdit ce regroupement le 18 mars 2021. Certains partisans de l’opposition ne sont pas prêts de renoncer à la manifestation.
En effet dans un arrêté signé le 18 mars 2021 par le président de la délégation spéciale de Niamey, Mouctar Mamoudou, la marche prévue pour le 20 mars 2021 à partir de 8h de la place Toumo à la place de la concertation et suivie de meeting de l’opposition politique regroupée au sein de la CAP 20-21, ACC, FRC et alliés, a été interdite pour motif de risque de trouble à l’ordre public et pour des raisons d’urgence sanitaire à la covid-19. Et cela conformément à l’article 5 de la loi 2004-45 du 05 juin 2004 régissant les manifestations sur la voie publique.
Rappelons que le 23 février 2021 après la proclamation des résultats provisoires des 266 communes parvenues par la commission électorale, des manifestations ont dégénéré dans une partie du pays, entrainent deux pertes de vies humaines et plusieurs dommages matériels. Selon un témoignage « plusieurs messages vocaux circulent actuellement sur les réseaux sociaux incitant la population à la révolte le samedi 20 mars 2021 ».
Sur les réseaux sociaux, les partisans de l’oppositions montrent clairement leur mécontentement vis-vis de cette interdiction. « Monsieur Mouctar Mamoudou nous vous signalons que vous n’étiez plus président de la délégation spéciale de la ville de Niamey depuis le 28 septembre 2020, donc arrêtez de jouer au clown. L’opposition nigérienne ne va plus céder à vos intimidations…et insha’Allah la marche du 20 mars est maintenue comme prévue » lit-on parmi les réactions.
Quant à Maître Bachir, il rappelle que l’Article 6 de la loi stipule que « l’autorité qui reçoit la déclaration, la transmet dans les soixante-douze (72) heures au préfet ou gouverneur de la localité selon le cas. Elle y joint le cas échéant la copie de son Arrêté d’interdiction qui peut être annulé par le préfet ». « Pourquoi on n’empêche toujours les manifestations au Niger ??? Si les procédures ont été respectées je ne vois pas le problème, même si c’est une marche du désespoir… Tu égorges un mouton et tu l’empêches d’agoniser ??? Ce n’est pas normal !!!! » déplore un autre partisan.
Pour l’heure, les leaders de l’opposition ne se sont pas encore prononcés sur cet arrêté. Marche annulée ou maintenue ? les internautes attendent une réponse ferme et assumée.
Akiné Fatouma pour niameyinfo.