L’arrivée de la pandémie à coronavirus n’est pas sans impact sur plusieurs activités économiques, sociales et professionnelles du pays. Si certaines d’entre elles ont été réduites par le gouvernement nigérien pour freiner la propagation du virus, même celles qui sont autorisées à exercer se voient bloquées par ce fléau. C’est le cas du journalisme qui consiste en la collecte, le traitement et la diffusion d’informations au profit de la population. Comment ces hommes et femmes des médias arrivent-ils à informer par ces temps de Covid-19 ? Niameyinfo a joint certains confrères pour s’enquérir de leur situation.
Outre les médecins, un autre corps de métier qui est première dans la lutte contre la pandémie du coronavirus, ce sont les journalistes. Car contre vents et marées, en tant d’épidémie ou pas, l’information doit continuer à être diffusée. Des confrères que nous avons interrogé, nombreux avouent que dès le premier cas de Covid-19 arrivé au Niger et la multiplication des contaminations, un sentiment de panique s’est emparé d’eux car le métier de journaliste rime avec contact avec de nombreuses personnes dans l’exercice de leur fonction. « Les deux premières semaines, je ne suis plus du tout sorti de chez moi, nous confie un confrère opérant en freelance pour une presse écrite de la place, le flot des nouveaux cas n’avait pas de quoi rassurer et on avait l’impression qu’on pouvait être contaminé n’importe où, à n’importe quel moment. Il fallait donc éviter de sortir le moins possible comme l’avait d’ailleurs recommandé les autorités sanitaires. Je me contentais donc de chez moi, de surfer sur le net à la recherche d’informations sur le coronavirus évidemment », indique-t-il. Avec le port de masques et dans le respect des mesures barrières, il finira par sortir pour accomplir son travail.
Ces mêmes précautions ont été prises par nos confrères de Studio Kalangou comme nous le raconte l’un d’eux : « Pour commencer notre emploi du temps a été réduit pour respecter la distanciation entre les agents. Chaque agent travaille deux à trois fois par semaine à tour de rôle .Et pour les reportages les appels téléphoniques sont prioritaires à défaut on se déplace vers l’interlocuteur tout en respectant strictement les gestes barrières. Par exemple pour la réalisation de nos différentes émissions radiophoniques, le port des masques barrières est exigé à tous les invités. En plus, nous ne recevons pas plus de trois invités sur nos plateaux. Et pour la présentation des journaux, seul le présentateur est habilité à accéder au studio ».
En définitif, cette maladie a carrément changé toutes nos habitudes. Waliyullah Tajudeen, rédacteur en chef du site d’information Niameyinfo a pour sa part indiqué que depuis l’apparition du covid-19, les activités de sa rédaction sont au ralenties : « Bien que les médias soient autorisés à exercer leur profession pendant cette pandémie, nous restons tout de moins inactifs car, avec l’interdiction de rassemblements décrétée par le gouvernement, aucune rencontre ne se tient en ce moment. Résultat, pas de couvertures médiatiques si ce n’est celles liées à la pandémie. Outre, pour limiter les risques de contamination, nous avons priorisé le télétravail ».
On note également une forte baisse des revenus due à la rareté des couvertures médiatiques et le chômage technique de plusieurs agents de medias.
Nos confrères se sont également plaints de la rareté d’avoir accès à l’information officielle. « A part le communiqué lu à la télévision et qui était très laconique, il était très difficile d’avoir accès à des déclarations officielles. Tout le monde avait peur de parler, à croire que le Coronavirus était un sujet tabou. Ça nous en rendu le travail difficile pour le traitement de l’information sur la pandémie », déplore le REC d’une chaîne de télévision qui insiste sur le fait que le combat contre le coronavirus ne peut se faire sans les professionnels des médias. « Plus nous aurons accès à la bonne information de sources fiables, plus les populations seront mieux informés et saurons se protéger contre cette terrible maladie », a-t-il conclu.
Mina Abda (stagiaire) pour Niameyinfo.