Le Chef de la transition au Mali, le général Assimi Goïta, a par un décret signé le mercredi 7 mai 2025, suspendu « jusqu’à nouvel ordre » l’ensemble des partis politiques et des associations à caractère politique sur toute l’étendue du territoire national, invoquant une « raison d’ordre public ».
Ce décret, publié dans un numéro spécial du Journal Officiel de la République du Mali, s’applique à toutes les structures menant des activités à connotation politique, consolidant ainsi la mise sous cloche de la vie politique nationale. La mesure a été prise en Conseil des ministres, en présence notamment du Premier ministre, le général Abdoulaye Maïga, et de figures clés du gouvernement, dont les ministres de la Défense et de la Justice.
Cette annonce survient quelques jours après une manifestation inédite organisée à Bamako le samedi 3 mai par une coalition d’une centaine de partis politiques. Réunis pour protester contre la menace de dissolution des partis et pour « le retour rapide à l’ordre constitutionnel », les manifestants ont scandé : « Vive la démocratie, à bas la dictature ! ». La mobilisation s’était tenue malgré les tensions, et la tentative d’un groupe de partisans du régime d’en perturber le déroulement, rapidement dispersés par les forces de sécurité.
Rappelons que le climat politique s’était déjà tendu fin avril, lorsque les autorités ont abrogé la loi encadrant le fonctionnement des partis politiques. Dans la foulée, une concertation nationale, largement boycottée par l’opposition, avait recommandé la suppression des partis ainsi que la proclamation d’Assimi Goïta comme président de la République pour un mandat de cinq ans, sans élections.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.