Le Niger à l’instar de toute la communauté internationale, commémore ce jeudi 12 juin,la Journée mondiale contre le travail des enfants, sous le thème évocateur : « Les progrès sont visibles, mais il reste beaucoup à faire, accélérons nos efforts ! »
Zinder, région choisie cette année pour être au cœur des activités nationales, que les autorités nigériennes ont renouvelé leur détermination à éradiquer le travail des enfants. Dans une déclaration officielle prononcée le 11 juin 2025, correspondant à la veille de cette journée, la ministre de la Fonction publique, du Travail et de l’Emploi, Mme Aïssata Abdoulaye Tondi, a dressé un bilan mitigé, saluant les avancées tout en appelant à une intensification des efforts. « Le travail des enfants reste une violation grave des droits fondamentaux, affectant à la fois le développement physique, mental et social des enfants », a insisté la ministre. Si le Niger a enregistré des progrès tangibles au cours des deux dernières décennies, le chemin vers une éradication complète demeure semé d’obstacles.
Les données conjointes de l’OIT et de l’UNICEF, publiées en 2021, restent alarmantes : 160 millions d’enfants étaient impliqués dans le travail des enfants entre 2016 et 2020 à l’échelle mondiale, dont 79 millions dans des conditions jugées dangereuses.
En ratifiant les conventions n°138 et 182 de l’Organisation internationale du travail, le Niger s’est engagé à fixer un âge minimum pour l’emploi et à éliminer les formes les plus dangereuses de travail des enfants. « Ces engagements doivent aujourd’hui se traduire concrètement sur le terrain », a déclaré Mme Tondi, en appelant toutes les parties prenantes, administrations, société civile, communautés locales à « mutualiser leurs efforts pour construire un avenir où chaque enfant peut grandir dans la dignité et l’éducation. » Le ministère en charge du travail a initié plusieurs programmes dans le cadre du partenariat avec l’IPEC (Programme international pour l’abolition du travail des enfants). À ce jour, plus de 4 500 enfants, dont près de la moitié sont des filles, ont été retirés des pires formes d’exploitation et réinsérés dans le système éducatif ou formés à des métiers.
Par ailleurs, le projet MAP16, financé par le Département américain du travail et mis en œuvre par le Bureau international du travail (BIT), accompagne le Niger dans l’élaboration de son Plan d’action national contre les pires formes de travail des enfants.
Enfin, La ministre a souligné que la lutte contre le travail des enfants demeure une priorité des plus hautes autorités de l’État, notamment du président de la République, le Général d’armée Abdourahamane Tiani, et du Premier ministre, M. Ali Lamine Mahaman Zeine, avant de lancer un appel à la mobilisation de tous les citoyens : « Chaque Nigérien est concerné. Le combat contre le travail des enfants est l’affaire de tous. »
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.
