Le pouvoir militaire au Burkina Faso a lancé début janvier 2023, un fonds afin de soutenir l’engagement de citoyens volontaires à contribuer au rétablissement de la sécurité.
Au Burkina Faso, le Fonds de soutien patriotique (FSP) créé en janvier 2023, pour soutenir l’effort de lutte contre le terrorisme, a permis de mobiliser 99 milliards F CFA, soit 162,2 millions $. C’est ce qu’ont annoncé les autorités burkinabè lors du Conseil des ministres, hier mercredi 7 février.
« A la date du 31 décembre 2023, l’Etat a mobilisé, à travers le Fonds de soutien patriotique, 99 039 035 500 F CFA », a indiqué le gouvernement, annonçant dans la foulée, sa reconduction pour une période d’un an à compter du 1er janvier 2024.
Selon le gouvernement, les ressources mobilisées ont permis de prendre en charge les dépenses sociales des Volontaires pour la défense de la patrie (VDP), d’assurer leur dotation en équipements individuels et collectifs, et l’acquisition de carburant. L’exécutif avait justifié la mise en place du FSP par la nécessité de « disposer d’un instrument adéquat de collecte et de centralisation des contributions financières en vue de soutenir et d’accompagner l’action des Volontaires pour la défense de la patrie ».
Le renouvellement du FSP permet au Burkina Faso de financer sa stratégie de lutte antiterroriste. Les besoins de financement sont importants alors que le pays traverse une crise sécuritaire et humanitaire qui exerce de fortes pressions sur le budget de l’État. Ce, dans un contexte de sanctions régionales et internationales.
D’après les chiffres officiels, la part du budget de l’État, allouée au secteur de la défense et de la sécurité est passée de 20,27% en 2022 à 28,42% en 2023 et devrait atteindre 29,49% en 2024. Selon les chiffres de la Banque mondiale, le déficit du budget devrait, en fin de compte, baisser à 6,1 % du PIB en 2024. En 2023, il était de 6,7 % en raison des dépenses liées à la sécurité. Ce repli devrait permettre d’affecter certaines ressources à d’autres priorités, tout en poursuivant la lutte anti-djihadiste.
La relance du FSP pour un an survient dans un contexte d’amplification des opérations armées visant à assurer une reconquête complète du territoire burkinabè. Le président de la transition, le capitaine Ibrahim Traoré a déclaré, en octobre 2023, avoir fait de la sécurité une priorité majeure, et le préalable avant l’organisation des élections qui sont très attendues dans le pays.
Selon le Fonds monétaire international (FMI), après une chute à 1,5% en 2022 contre 6,9 en 2021, la croissance du PIB réel du Burkina Faso est remontée à 4,4% en 2023, et devrait s’établir à 6,4%, en 2024.
Sources:Ecofin

