Les relations sécuritaires entre le Togo et l’Union européenne (UE) connaissent un refroidissement significatif, notamment en raison des récentes actions du pouvoir en place. Le président Faure Gnassingbé, cherchant à prolonger son règne via une nouvelle constitution contestée, a provoqué une rupture avec Bruxelles.
La Facilité européenne pour la Paix suspendue
Initialement prévue pour allouer entre 10 et 15 millions d’euros au Togo pour renforcer ses capacités militaires, la Facilité européenne pour la Paix (FEP) a vu une mission d’experts européens annulée à la dernière minute par les autorités togolaises. Cette décision a conduit une partie des fonds destinés au Togo à être redirigée vers le Bénin voisin.
Un coup d’État constitutionnel contesté
Au cœur de la crise, le récent coup d’État constitutionnel perçu comme une tentative de transformer le Togo en une monarchie héréditaire, avec Faure Gnassingbé restant au pouvoir indéfiniment, a exacerbé les tensions. Cette action a été vivement critiquée par les Togolais, l’opposition politique, la société civile et la diaspora.
Réticence togolaise et initiatives européennes
Le régime de Lomé s’est montré particulièrement réticent envers les programmes de défense de l’UE, notamment en bloquant l’initiative EU Security and Defence Initiative in Support of West African Countries of the Gulf of Guinea (EU SDI GoG). Cette initiative visait à renforcer la coopération contre le terrorisme en nommant des attachés militaires et civils dans plusieurs pays de la région, dont le Togo.
Le projet Defend et ses implications
Le projet Defend (Defence Forces Enabling Development), lancé pour équiper l’armée togolaise avec du matériel militaire européen, a également été affecté. Des retards et des désaccords sur le déploiement de drones de surveillance et de systèmes anti-drones ont conduit à des tensions accrues entre Lomé et Bruxelles.
Perspectives et recherche de nouveaux partenaires
Avec la suspension de la coopération sécuritaire avec l’UE, le Togo se tourne vers d’autres partenaires comme la Turquie et la Russie à travers la société privée SADAT. Cette évolution soulève des questions sur l’avenir des relations entre le Togo et l’Union européenne dans le domaine de la sécurité.
Conclusion
La crise actuelle témoigne d’une profonde divergence entre Lomé et Bruxelles, marquée par des choix politiques controversés et une résistance togolaise aux initiatives européennes de sécurité. L’impact de cette rupture sur la stabilité régionale et sur les futurs partenariats sécuritaires reste à voir, alors que le Togo cherche activement de nouveaux soutiens.
Sources: freenews.com.
