La contestation post-électorale au Niger s’est transportée dans les tribunaux français. Ce 18 mars 2021, la diffusion d’une image est particulièrement devenue virale sur les réseaux sociaux. Il s’agit d’une plainte déposée en France par l’association des partis politiques de l’opposition du Niger à l’encontre de France Médias Monde : RFI, France 24, MCD. Les plaignants estiment que le média s’est immiscé dans le processus électoral au Niger en diffusant une fausse information.
En effet, après que la chaine France 24 ait publié sur son site internet, le 16 mars 2021 dans la rubrique « Afrique », un article ainsi qu’une vidéo relayant une information erronée concernant les élections présidentielles au Niger, l’association des parties politiques de l’opposition du Niger déposant une plainte contre ladite chaine auprès du tribunal judiciaire de Bobigny.
Pour expliquer, sur la vidéo la présentatrice de la chaine évoquant les attaques des terroristes du mardi 16 mars 2021, qui ont fait cinquante-huit (58) morts à Banibangou (Tillabéry), a affirmé que le président actuel était Mohamed Bazoum. « … le tout nouveau gouvernement du président Bazoum a décrété trois jours de deuil national… » dit-elle.
Selon l’association des parties politiques de l’opposition du Niger, le processus électoral étant encore en cours « ce qui ne permet pas de designer comme tel. D’autant plus que la cour constitutionnelle du Niger n’a pas encore validé les résultats du second tour électoraux ». Rappelons que l’opposition a également contesté le résultat obtenu lors du second tour.
Par ailleurs dans la soirée du même jour où la plainte fut déposée, la chaine France 24 a présenté à ses téléspectateurs ses excuses et profité par la même occasion pour rectifier une « erreur » très grave pour un métier de journalisme, qui demande au minimum la recherche et la vérification de l’information. « Et puis un rectificatif concernant le Niger…contrairement à ce que j’ai annoncé hier…c’est bien le président Issoufou Mahamadou qui a mené le conseil de défense extraordinaire à Niamey… » souligne l’un des journalistes de la chaine lors d’une nouvelle présentation du journal.
Une mea culpa du média qui visiblement n’a pas satisfait les opposants nigériens qui souhaitent qu’il s’en explique devant les tribunaux.
Akiné Fatouma pour niameyinfo.