A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, le 22 mars, l’ONU a organisé une conférence à New York. L’objectif étant d’insuffler une prise de conscience rapide pour une résolution de la crise de l’eau dans le monde. L’objectif de développement durable, l’ODD6 de l’agenda 2030 vise également un accès universel et équitable à l’eau potable. Ce qui laisse encore 7 ans pour accélérer l’accès au quart de la population mondiale qui n’ont toujours pas accès à l’eau potable. Que plus personne ne souffre de manque d’eau potable d’ici 2030.
Le cas du Niger
Le Niger, pays d’Afrique de l’Ouest, se trouve en grande partie dans le désert du Sahara. L’accès à l’eau potable est un enjeu crucial pour les habitants du pays, qui sont confrontés à des défis tels que la sécheresse, les inondations et parfois le manque d’infrastructures adéquates.
C’est dans ce contexte que la journée mondiale de l’eau 2023 a été célébrée. C’est l’occasion de sensibiliser le public à l’importance de l’eau en tant que ressource vitale pour la santé humaine, l’environnement et le développement économique. Au Niger, cette journée est également l’occasion de mettre en lumière les défis spécifiques que le pays doit relever en matière d’eau. Par exemple des défis tels que la gestion et répartition équitable des ressources en eau, le développement de l’agriculture et des cultures de contre saison.
Au Niger l’accès à l’eau potable est un défi majeur, car de nombreuses communautés rurales n’ont pas accès à des sources d’eau sûres. Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), environ 70% de la population n’a pas accès à l’eau potable.
Le gouvernement du Niger a lancé plusieurs initiatives pour améliorer l’accès à l’eau potable, notamment à travers la mise en place de puits, de forages, de systèmes de pompage solaires et de réservoirs d’eau. Cependant, ces initiatives sont souvent limitées en raison du manque de financement et de ressources humaines.
Malgré les défis persistants, le Niger dispose de vastes ressources en eau. Rappelons que le pays possède trois types de ressources en eau : les eaux souterraines, les eaux de surface et les eaux de pluie. Les eaux de pluies sont irrégulières et assujetties au changement climatique. Les eaux de surface se constituent des eaux de la vallée du fleuve et des eaux du bassin du lac Tchad. Si ces deux types d’eau sont fortement sensibles à la pluviométrie et davantage exploités ; les eaux souterraines, elles, restent encore peu exploitées, mais bénéficient d’une attention nouvelle. Tous les experts de la région le savaient déjà, et une récente étude américaine financée par le Millennium Challenge Corporation (MCC) le confirme : le Niger possède une quantité phénoménale en eaux souterraines. L’étude spécifie même que le pays a la plus grande quantité en eaux souterraines du Sahel. Selon l’étude « environ 50 milliards de m3 d’eau souterraine est disponible, avec une recharge annuelle estimée à 2 milliards de m3. Cela représente un volume d’eau presque dix fois supérieur à celui du Lac Tchad, la plus grande source d’eau de surface du pays après le fleuve Niger ».
Ces eaux souterraines offrent des perspectives intéressantes pour le développement de l’agriculture, de l’élevage et de l’industrie dans le pays. La célébration de la journée mondiale de l’eau est l’occasion de mettre en lumière ces défis et perspectives et de mobiliser les acteurs concernés pour travailler ensemble vers une gestion efficace et durable de l’eau au Niger.
Talatah ABDOU BAHAR pour Niameyinfo.