Accra a donné son accord à Washington pour recevoir des ressortissants d’Afrique de l’Ouest expulsés des États-Unis, a annoncé le mercredi 10 septembre 2025,le président ghanéen John Dramani Mahama.
« Les États-Unis nous ont sollicités pour accueillir des ressortissants de pays tiers expulsés de leur territoire. Nous avons convenu qu’il était acceptable de recevoir ceux originaires d’Afrique de l’Ouest », a-t-il déclaré à la presse. Selon lui, quatorze personnes ont déjà été transférées au Ghana dans le cadre de cette mesure, dont plusieurs Nigérians qui ont depuis regagné leur pays d’origine.
Le chef de l’État a justifié cette décision en rappelant que, dans la région, les citoyens ouest-africains peuvent circuler librement sans visa grâce à un accord communautaire.
Cette initiative s’inscrit dans la stratégie de l’administration américaine, dirigée par Donald Trump, qui a fait de la lutte contre l’immigration clandestine une priorité. Des expulsions similaires ont déjà été mises en œuvre vers le Panama, le Salvador ou encore le Soudan du Sud.
L’accord avec Accra intervient dans un contexte de relations bilatérales compliquées. Washington a récemment relevé ses droits de douane sur certains produits ghanéens et limité l’octroi de visas aux ressortissants du pays.
John Mahama a reconnu que les relations entre le Ghana et les États-Unis étaient actuellement « tendues », ajoutant que son pays devait diversifier ses exportations, notamment vers la Chine. Le Nigeria, voisin du Ghana, a pour sa part refusé toute entente de ce type avec Washington. En juin dernier, Abuja avait rejeté la demande américaine d’accueillir des ressortissants vénézuéliens, dénonçant « une pression considérable sur les pays africains ».
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.