Réunis à Madrid le mardi 10 juin 2025 dans le cadre du Groupe restreint de la Coalition mondiale contre l’État islamique, les représentants africains ont exprimé une vive inquiétude face à la prolifération des cellules affiliées au groupe terroriste sur le continent. Ils ont exhorté à une réponse plus structurée et adaptée aux réalités locales, soulignant la nécessité d’un engagement international soutenu.
La session, accueillie par le gouvernement espagnol et coprésidée par Alberto Ucelay, Directeur général de la politique étrangère et de sécurité de l’Espagne, et Gregory D. LoGerfo, représentant des États-Unis pour la lutte antiterroriste, a réuni de hauts responsables diplomatiques pour réévaluer les stratégies de lutte contre l’État islamique.
Parmi les contributions notables, le Nigeria a plaidé pour un renforcement des mécanismes de coopération, mettant en avant des actions ciblées contre les circuits de financement des groupes terroristes et les flux transfrontaliers de combattants. Abuja a aussi souligné l’urgence d’une coordination de répondre sous régionale accrue afin de répondre efficacement à la menace croissante de l’État islamique en Afrique.
Le continent fait aujourd’hui face à une implantation géographique diversifiée du groupe jihadiste. L’État islamique y opère désormais sous plusieurs dénominations régionales, en Afrique de l’Ouest (ISWAP), au Sahel, en Afrique centrale, de l’Est, et australe. La branche nigériane, particulièrement active dans la région du lac Tchad, demeure l’un des foyers les plus violents, avec des attaques régulières contre les forces armées et les populations civiles.
Face à ce constat, les délégations africaines ont insisté sur une approche intégrée, combinant le partage d’informations, l’assistance technique, et le renforcement des capacités nationales. La prévention de la radicalisation, notamment auprès des jeunes et au sein des diasporas, a été identifiée comme un enjeu clé.
En réponse à ces appels, la Coalition a validé une réorganisation de ses dispositifs, annonçant la création de groupes de travail régionaux. Un volet spécifique sera dédié à l’Afrique subsaharienne, avec pour objectif d’adapter les actions de la Coalition aux dynamiques locales et d’en améliorer l’efficacité sur le terrain.
La réunion a également été marquée par la tenue de la première session du Groupe de travail sur les déplacements terroristes, organisée en partenariat avec INTERPOL, et par l’adhésion de l’Ouzbékistan à la Coalition. L’ensemble des membres ont réaffirmé leur volonté de maintenir une pression constante sur l’État islamique et de s’adapter aux évolutions du terrorisme à l’échelle mondiale.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.
