Journée Mondiale de lutte contre le SIDA : Ensemble contre la stigmatisation et la prolifération du VIH au Niger

Initiée en 1988 par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), la Journée mondiale de lutte contre le sida est célébrée chaque 1er décembre dans le monde entier. Selon le rapport ONUSIDA de 2023, chaque année, 1,3 million de nouvelles infections et 630 000 décès liés au SIDA sont enregistrés. En Afrique, la situation est alarmante avec 25,7 millions de personnes vivants avec le VIH, soit près des deux tiers de la population mondiale séropositive selon l’OMS.

L’édition de cette année, placée sous le thème « Suivons le chemin des droits », a été l’occasion de faire le point sur les progrès accomplis, de réaffirmer l’engagement à soutenir les droits des populations vulnérables et à haut risque et de sensibiliser le public, en particulier les jeunes, à l’importance du dépistage et de la prévention. Selon le Spectrum 2024, le Niger compte environ 31 503 personnes vivant avec le VIH, dont 21 417 bénéficient de traitements antirétroviraux. Malheureusement, 959 décès liés au VIH et 1 376 nouvelles infections ont été enregistrés au cours de l’année.

À cette occasion, le ministre de la Santé publique, de la Population et des Affaires sociales, le Colonel major Garba Hakimi, a rappelé que le SIDA « touche aujourd’hui près de 39,9 millions de personnes dans le monde, dont environ 30,7 millions bénéficient de thérapies antirétrovirales« .

Bien que la prévalence nationale soit faible « 0,4% chez les 15-49 ans », elle reste élevée chez certains groupes spécifiques tels que les travailleurs du sexe « 9,6% », les personnes incarcérées « 1% », les jeunes adolescents « 0,8% », les réfugiés et les migrants « 0,7% », selon l’enquête de surveillance de seconde génération de 2019.

Le ministre a également déploré la persistance de la stigmatisation et de la discrimination à l’encontre des personnes vivant avec le VIH, qui constituent de véritables obstacles à la lutte contre la maladie. Selon une enquête de 2010, « 2,2% » des personnes malades ont rapporté des actes de discrimination dans les services de santé, et la stigmatisation a augmenté, passant de « 8% en 2006 à 11% en 2012« .

Concernant la transmission mère-enfant, bien qu’elle ait diminué ces dernières années, elle reste élevée, passant de « 26,19% en 2022 à 23,75% en 2023« , un chiffre encore loin de l’objectif fixé « en dessous de 5% » par le plan stratégique national de lutte contre le VIH/SIDA. Le ministre Garba Hakimi a souligné que cette transmission est désormais « évitable » et a lancé un appel solennel à toutes les parties prenantes pour lutter contre toute forme de stigmatisation et de discrimination. Il a rappelé que « le chemin des droits est celui de la dignité, de l’égalité et de la justice« , et qu’il est « impératif de l’emprunter ensemble« , en tant que nation souveraine, unie et solidaire.

Zeynabou ASSANE MOUMOUNI pour Niameyinfo

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