Gestion des ordures ménagères : une problématique universelle qui fait écho au Niger

La gestion des ordures, en particulier ménagères représente un défi qui concerne l’ensemble de la planète. Entre absence de politiques de gestion efficaces et manque d’initiatives visant la transformation de ces déchets, les conséquences impactent aussi bien l’environnement que la santé des populations, leurs moyens de subsistance et plus largement, la prospérité économique des pays.

En Afrique, les pays, particulièrement ceux en voie de développement ont clairement du mal à régler de manière pratique et efficace cette problématique. 90% des déchets produits dans les ménages sont soit brûlés, soit déversés sur des décharges conçues à cet effet. Néanmoins, les populations, par manque d’information ou incivisme, créent en parallèle des dépotoirs sauvages çà et là dans les rues, causant ainsi une situation d’insalubrité sans précédent.  Il n’est pas rare que survienne de temps à autre l’effondrement des décharges qui, ensevelissent sous les ordures, les habitations aux alentours, de même que leurs habitants.

Au Niger, la problématique représente une préoccupation touchant relativement toutes les couches de la société. La collecte est principalement gérée par de jeunes adolescents sans emploi ni réelle formation qualifiante qui en ont fait leur activité principale. Les matins, aux alentours des dépotoirs, on observe un ballet incessant de jeunes ramasseurs âgés de 14 à 30 ans et plus, poussant des charrettes remplis d’immondices. Pour Boubacar, 16 ans, ramasseur depuis environ deux ans, cette activité lui permet de gagner aisément sa vie et de subvenir aux besoins de sa famille. « Je gagne entre 750 et 1500fcfa par jour » informe-t-il. « C’est un travail très difficile. Au début, c’est difficile de trouver des clients et de les fidéliser. Mais une fois que c’est fait, tout se passe bien. » nous explique Harouna 18 ans qui ajoute gagner en moyenne 1500 chaque jour et avoir une trentaine de maison dont il ramasse les ordures.

Cette solution, allie à la fois praticité et économie pour les ménages. « Les petits ramasseurs viennent en moyenne 02 ou trois fois par semaine en fonction du volume d’ordures. En plus ils ne sont pas cher. Moi je paie dans les 2000 par mois. » nous explique Hadjia Kadidja, habitant au quartier Recasement. 

Au niveau de la mairie centrale, des initiatives sont souvent mises en place pour faciliter la gestion des ordures au niveau de la ville capitale. Par exemple « la mairie a pris des dispositions pour installer des containers, pour recueillir les déchets (…) les containers sont de manière régulière récupérés et vidés au niveau des décharges » nous explique Sékou AbdoulAziz Mamadou, chef service en charge de l’hygiène et de l’assainissement à la mairie de Niamey. 

Seulement, ces solutions ne sont pas les plus définitives en termes de gestion des ordures ménagères. Pour Sanni AYOUBA Directeur exécutif de l’Association des Jeunes Volontaires pour l’Environnement, « la meilleure manière de gérer efficacement et durablement les déchets, c’est à travers le tri, les dépotoirs contrôlés, l’incinération s’il le faut, mais surtout la revalorisation ».

Il faut rappeler que l’absence de traitement des déchets solides contribue fortement aux changements climatiques. Le Niger en particulier, et les pays africains en général, gagneraient fortement à s’inscrire dans une vision à long terme et pratique de la gestion des déchets en mettant en place des politiques visant à promouvoir des gestes écoresponsables, respectueux de l’environnement et de la planète.

Camariath O pour niameyinfo.