Au Mali, les associations des droits de l’homme demandent une enquête indépendante pour faire la lumière sur les événements de Bounti survenus le 3 janvier dernier.
Dimanche 3 janvier, un bombardement a tué plusieurs dizaines de personnes dans cette localité du centre du pays. La force française Barkhane et le ministère malien de la Défense affirment qu’il s’agit d’un raid aérien destiné à neutraliser plusieurs terroristes de la katiba Serma. L’association de culture peulh, Tabital Pulakuu, parle elle d’une bavure qui aurait touché des civils.
Vendredi soir l’état-major français a annoncé avoir envoyé des hommes sur place pour confirmer sa version.
Jeudi le ministère malien de la Défense a également annoncé l’ouverture d’une enquête.
Pour Drissa Traoré, coordinateur de projet au Mali de la FIDH, la Fédération internationale des droits de l’homme, cela n’est pas suffisant. « Jusqu’à présent il y pas mal de versions différentes, explique t-il au micro de Gaëlle Laleix du service Afrique de RFI ; même si nous faisons confiance aux forces Barkhane et aux forces maliennes, si les doutes persistent, pour aller vers une commission d’enquête indépendante des autorités maliennes, mais aussi et surtout des autorités françaises. On peut en l’occurrence proposer, par exemple, que la division des droits de l’homme de la Minusma soir (habilitée) pour éventuellement mener une telle enquête.
Et au-delà de ça, nous avons ici, au Mali, la Commission nationale des droits de l’homme – CNDH – qui est une institution qui pourrait être, par exemple, impliquée dans une telle enquête. Nous avons également des organisations de défense des droits de l’homme, comme l’Association malienne des droits de l’homme, parmi tant d’autres organisations nationales des droits de l’homme, qui peuvent également faire partie d’une telle commission d’enquête ».