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CULTURE : Les photographes qui racontent le Niger autrement

by Walliou
août 20, 2025
in CULTURE, NIGER
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La photographie au Niger est bien plus qu’un simple art visuel : elle constitue un miroir de la société, un outil de mémoire et un vecteur d’expression contemporaine. Dans un pays où l’oralité occupe une place centrale, l’image vient compléter et prolonger la narration, offrant un langage universel accessible à tous. Aujourd’hui, entre modernité et héritage, la photographie au Niger s’impose progressivement comme un espace de créativité, de revendication identitaire et de dialogue avec le monde. Les photographes nigériens portent une responsabilité : raconter leur société avec authenticité, créativité et fierté. Dans les prochaines lignes, découvrez les portraits de photographes qui racontent le Niger autrement.

Aboubacar Magagi, un art qui se bonifie et se transmet

Il ne prend pas des photos. Il arrête le temps. Depuis plus d’une dizaine d’année, Aboubacar Magagi est devenu une véritable légende de la photographie nigérienne, façonnant notre mémoire collective à travers des images qui dépassent les frontières et les générations.

Aboubacar découvre très tôt sa passion pour l’image en observant les « cameramen », qui couvraient les sorties du président Seyni Kountché dans les années 86-87. « Pendant que certains courent pour regarder les militaires qui défilent, moi j’ai toujours été fasciné par l’équipe de presse parce qu’à l’époque, ils avaient la caméra sur l’épaule, il y avait un photographe qui courrait… Et puis, ils arrivent tout sales parfois parce que c’est le terrain.  Donc j’ai commencé à fabriquer des sortes de « petits appareils photo ». Je prenais un paquet de sucre, une canette de boisson, qui fait office de zoom, et ensuite je les imitais » nous confie-t-il.

Ses premières photos ont été prises avec des 110 mm, ensuite des 135 mm au cours de soirées entre amis. « Donc c’est vraiment avec ce genre d’appareil que j’ai fait des essais. On s’habillait et bien moi, à ce moment-là on ne peut pas savoir quelles sont les photos réussies parce que c’étaient des appareils analogiques. Il faut attendre parfois une semaine. On donnait les pellicules  aux photographes qui se rendaient au Nigeria pour les développer ».

Zabaya Hussey, la cantatrice Hussey

Zabaya Hussey, la cantatrice Hussey

Pendant plusieurs années, Aboubacar a dû endormir sa passion de la photographie pour pouvoir faire ses études en diplomatie. Malgré cela, l’artiste faisait des économies non pas pour s’acheter des cravates et costumes comme les autres étudiants en diplomatie, mais plutôt pour investir dans de bons appareils photos. Après ses études et tout en continuant dans la fonction publique, Aboubacar sort du placard et décide de révéler à sa famille son fort amour pour la photographie et l’envie de mieux se structurer dans ce domaine. Il créa « Elite Média » et réalisait depuis un moment déjà quelques photos pour les mariages et autres évènements.

Saraounia, la Reine

Son premier appareil photo, devient rapidement une extension de son regard. Depuis, il n’a cessé de capturer l’invisible : la joie simple des visages anonymes, la beauté cachée des rues poussiéreuses, des festivals culturels, les douleurs d’une époque ou l’espoir d’un peuple. Reconnu à la fois pour son œil unique et son sens aigu du récit visuel, il a documenté des moments historiques, des bouleversements sociaux, mais aussi les instants les plus intimes de la vie quotidienne. Il a également été photographe personnel du Président de 2021 à 2023, ce qui lui a permis de visité 54 pays en 2 ans. « Là où la photographie m’a amené la diplomatie ne l’a pas fait » affirme l’artiste qui a été une partie influencé par Malick Sidibé et Phillipe Koudjina.

Ses clichés ne sont pas de simples photographies : ce sont des témoignages vivants, des fenêtres ouvertes sur l’âme humaine. Dans ces œuvres ont y trouve beaucoup de spiritualité, de mystère. Exposé dans de grandes galeries, avec de nombreuses distinctions, Aboubacar Magagi demeure pourtant humble. Pour lui, l’appareil n’est qu’un outil ; ce qui compte, dit-il, « c’est l’histoire que chaque regard porte en lui ». Cette philosophie explique sans doute pourquoi ses images touchent autant, traversant le temps sans perdre leur intensité.

Mai Dawa, celui qui possède la brousse: le chasseur

Aujourd’hui encore, tout en continuant de travailler, il forme de jeunes talents et partage sa passion avec une nouvelle génération de photographes. Plus qu’un artiste, il est devenu une mémoire vivante, une référence incontournable dont l’héritage se mesure plus qu’en nombre de clichés. Parce que dans chaque photo signée Aboubacar Magagi, il y a un peu des nigériens, un peu de leur histoire, et surtout, une leçon éternelle : l’art de voir autrement.

Souleymane Ag Anara ou comment magnifier la vie nomade à travers des clichés

Souleymane Ag Anara, est un photographe et vidéaste engagé, originaire de Gao (Mali) et affirmé au Niger. Souleymane a été dès son enfance fasciné par la caméra. « J’étais impressionné par les cameras des touristes étrangers qui passaient dans nos communautés nous photographier » se remémore-t-il. En février 2012, il a fui sa ville natale avec sa famille, à cause de la crise malienne. C’est ainsi qu’il décide de témoigner les souffrances de son peuple nomade. Il entame une carrière de reporter à Kidal à partir de juin 2012 en plein crise au Mali. Avec « sa petite caméra d’amateur, il photographie le quotidien des nomades, les campements, la recherche de l’eau, les animaux, les fêtes… ».

Les Dunes de Temet

Notre photographe nomade a suivi plusieurs formations à Paris, Londres, Nairobi, Abidjan, Dakar, Marrakech, Berlin. Il commence sa carrière de reporter d’images avec Reuters en juin 2013 ensuite avec l’Agence France-Presse, Sahelien.com, Paris Match, Africanews, Aljazeera et France24 à Kidal. Actuellement, il travaille pour « Atlas, les mondes qui disparaissent »

Une caravane qui traverse le désert nigérien pour se rendre en Libye

En 2016, il découvre le Niger, un pays qui l’a vraiment impressionné. « La première fois que j’y suis arrivé, c’était pour couvrir les élections présidentielles. J’ai fait un petit voyage à travers le Niger avec le candidat dont je couvrais les activités. J’ai découvert Agadez, et toutes les régions du Nord. Je me suis rendu compte qu’il y a quelque chose d’extraordinaire au Niger. Il y a quelque chose de très fort, le cousinage à parenté, la cohabitation entre les sociétés. Les gens sont ouverts d’esprit entre eux. C’est cet aspect qui a fait que j’ai beaucoup aimé le Niger et j’y reviens régulièrement » raconte-t-il. Depuis lors, Souleymane sillonne le nord du Niger, notamment la région d’Agadez pour couvrir des festivals (La Cure salée, Festival Iferouane, Le Bianou, etc.) pour l’Agence France Presse (AFP), Reuters et France24.  De 2017 à 2018, il réalise un long métrage documentaire « les enfants du Sahara », qui parle de la vie des nomades de trois pays du Sahara (Mali, Niger et Algérie). Parmi ses expositions marquantes nous pouvons citer : « Les musiciens du Sahel » à la Médiathèque Musicale de Paris (février–mars 2018), « Mon regard sur Agadez », exposée à Niamey en 2020, « Focus Niger » à la Galerie des Franciscains (Saint‑Nazaire, mai 2024), avec une soixantaine de photographies récentes sur les populations sahéliennes « Imuhagh – Peuples libres », exposition au Village des Arts à Octon (Hérault) entre juillet et août 2025.

Jeune fille touareg qui défile pour le concours de beauté pendant la Cure Salée à Ingal

Avec une démarche photographique mêlant art et reportage, à la fois engagé et sans misérabilisme, Souleymane propose une représentation dignifiée des peuples nomades. Il veut que « ses sujets se réapproprient leur image, ancrant chaque portrait dans une perspective respectueuse et poétique. Via Antropia, il œuvre à offrir formations, mentorat et visibilité à des photographes nomades. L’objectif est de publier des ouvrages consacrés à différentes communautés sahariennes, en mettant en lumière leurs récits et talents ». «  Toutes les personnes qui viennent d’ailleurs, racontent notre histoire à leur façon. Je me suis dit, écoute, puisque je suis un enfant de ces nomades-là, pourquoi ne pas utiliser l’appareil photo comme un moyen de communiquer, une guerre de communication qui défend un peu la culture, qui défend un peu l’histoire, qui défend un peu la vie nomade. Celle des Touaregs, Toubous, Arabes, Peulhs…. Tous ceux qui vivent dans le désert pour moi sont des parents, ce sont des gens que je défends énormément ». ajoute-t-il avant de conclure que « si je peux donner conseil à un photographe, c’est  d’être fier de ce qu’il fait. Si vous décidez de faire la photo, faites-le avec amour. Ne le faites pas pour que vous soyez star ou que vous soyez reconnu. Pour moi, chaque image représente une histoire et doit l’immortaliser ».

A la découverte de Iréné Atty Mohamed, un jeune talent derrière l’objectif

Dans un univers où chaque image raconte une histoire, un nouveau regard vient s’ajouter à la scène photographique du Niger : celui de Iréné Atty Mohamed un jeune passionné qui a commencé ses premiers pas dans le monde de la photographie en 2023. « La photographie et moi c’est une histoire qui a débuté il y’a deux ans. J’ai toujours aimé faire des photos même avec mon portable, mais je n’ai eu l’occasion de m’y adonner vraiment que grâce à un emploi dans le service communication d’une agence Transport où j’ai eu l’opportunité d’avoir une caméra. C’est avec le temps que je me suis perfectionné et jusqu’à avoir l’idée de posséder ma propre entité de photographie » affirme-t-il.

L’invocation de l’Espoir

A travers son objectif, Mohamed s’intéresse particulièrement aux paysages. En effet, il nous confie que « les sujets ainsi que les thématiques viennent naturellement à moi je peux avoir une information sur une découverte ou un endroit, tant que ça me plaît et dans ma tête je vois comment serait l’endroit sur mes photos, je me lance sans hésiter.  Les lieux que j’affectionne particulièrement pour mes prises sont les cours royales, les gares, les fleuves, les plaines et les édifices. J’aime prendre des images dans ces lieux parce qu’ils dégagent quelque chose, une histoire passée et le présent ».

Pyramide antique de Tirmini dégradée avec le temps

Pour notre photographe, les images du Niger qu’on ne voit pas assez sont celles des campagnes ou villages. « Je prends certains endroits banales parfois qui ne sont pas assez représentatifs par exemple des photos que j’ai effectué à Tirmini suite à la découverte archéologique. Là c’est une représentation qui n’est pas faite incessamment à l’instar des endroits connus ou visités ». Iréné  Atty Mohamed souhaite à travers ses œuvres que le public « apprécie la richesse et la diversité que nous possédons et surtout des images qu’ils ne voient pas souvent. J’aime beaucoup choquer le public avec mes œuvres. Le message que j’aime transmettre avec mon travail c’est plus la passion. Le fait d’aimer ce qu’on fait sans contrainte. Avec beaucoup d’amour car je suis devenu photographe professionnel en ayant cette passion et aujourd’hui c’est un rêve qui se réalise d’où le nom de ma structure Dream Photography». Mohamed nous a confié être influencé par les photographes Aboubacar Magagi, et Lamine Ligali, mais également par la diversité culturelle du Niger.

Entrée menant aux appartements de la pyramide de Tirmini

Le projet photo qui l’a le plus marqué est en effet son voyage à Zinder dans la localité de Tirmini « car c’était une immersion, une découverte et un travail satisfaisant que j’ai accompli là-bas ! ». Notons que le jeune talent finance ses propres projets photographiques hormis la question logistique qui est financé par la société de transport avec laquelle il collabore. Pour lui, un  photographe doit être original, ne pas copier ou se forcer à imiter un autre. Avoir surtout sa propre vision artistique.

En trois mots, Iréné  Atty Mohamed définit son style photographique ainsi : Simple, créatif et immersif.

Mariama Djermakoye : Une jeune voix qui s’affirme à travers son objectif

Mariama Djermakoye, s’impose déjà comme une jeune artiste à suivre dans l’Univers de la photographie. Passionnée par l’image et curieuse de tout ce qui l’entoure, elle fait ses premiers pas derrière l’objectif avec une énergie débordante et une sensibilité qui transparait dans chacun de ses clichés. « J’ai toujours été passionnée par la photographie, mais c’est après avoir suivi un module dédié à cette discipline à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, au sein de la filière Arts et culture, que j’ai commencé à la pratiquer de manière plus professionnelle. En effet, au départ elle était pour moi un outil de curiosité et plus tard c’était devenu un canal par lequel je passe pour m’exprimer » déclare-t-elle en racontant son parcours.

La main qui relie les époques

Le déclic qui lui a donné envie de montrer le Niger autrement à travers la photographie était parti d’un constat, « le Niger est le plus souvent réduit à l’image de la pauvreté, du désert…, pourtant, il regorge une richesse culturelle, humaine et touristique remarquable. C’est alors la raison pour laquelle j’ai donc choisi de mettre en lumière ses traditions par le biais de la photographie documentaire, qui constitue le thème central de mes recherches en Master II. Le choix de mes thématiques découle toujours d’une émotion, d’une réflexion personnelle ou d’un sujet d’actualité ayant une portée universelle, tout en restant m ancré dans le contexte Nigérien.  Mon objectif est de sensibiliser, de rappeler, ou de dénoncer. Ces sujets naissent souvent autour des femmes : de leurs histoires, de leurs silences mais aussi de leurs forces » affirme Mariama tout en ajoutant « J’aime les visages des enfants car j’aime photographier l’innocence à travers leurs visages et leurs regards, des femmes, surtout quand elles portent en elles des histoires…et des vieux en activité… Et aussi, les espaces du quotidien comme le marché au bord du fleuve, où se cachent les beautés les plus simples ».

Le Voile

Au début, c’était vraiment instinctif, plu tard mes choix étaient devenus purement conscients car ayant une idée, j’écris d’abord le projet pour clarifier l’intention artistique, ensuite structuré la démarche, pour déterminer comment se fera la prise de vue, le matériel nécessaire, et aussi le lieu et l’heure pour les prises de vues photographiques.

La démarche artistique de Mariama Djermakoye est bien engagée. « Mon travail remet en question les clichés ou les représentations dominantes du pays en donnant de la place à ceux qu’on réduit souvent au silence : les femmes, les jeunes, les marginaux. Alors j’utilise mon appareil pour non seulement toucher du doigt les difficultés mais aussi pour les relier à une humanité plus large. Je souhaite qu’à travers mes photos les gens voient autrement le Niger et que mes images restent comme des traces sensibles. Je voudrais également, qu’ils ressentent à la fois une émotion intime et une envie de questionner leurs propres représentations. Je voudrais au Final que mes photos impactent positivement les gens ».

Hannu Da Kwaraya, la main et la calebasse

Tout comme Iréné Paty Mohamed, conseille également aux Photographes débutants de ne pas chercher á copier, mais plutôt á développer son « Propre regard. D’écouter et de surtout observer, de prendre le temps. Car la photographie n’est pas seulement une technique, elle est également une éthique ».

Encore au début de son parcours, Mariama Djermakoye porte en elle la promesse d’une nouvelle voix dans la photographie contemporaine.

A travers son objectif : le parcours inspirant d’un photographe au regard affûté, Sadmen AbdoulKarim

Avant de passer ces six dernières années à capturer des instants uniques, Sadmen AbdoulKarim a commencé la photo un peu par hasard, avec un vieux téléphone, ensuite avec la camera d’une ONG dans laquelle il travaillait en tant que bénévole. Au début, comme il le dit, c’était juste pour garder des souvenirs. Mais très vite, il a réalisé qu’il pouvait «  raconter des choses avec une image. La photo est devenue ma façon à moi de m’exprimer, de raconter ce que je voyais autour de moi… puis ce que je ressentais. Aujourd’hui j’ai 6 ans dans ce métier, lauréat de deux années successives (2023-2024) au TARMAMU MU dans la catégorie photographe d’Art »

Hassan Bori à Dakoro

Le déclic qui lui a donné envie de montrer une autre image du Niger est partie d’une simple recherche sur internet. « Un jour, j’ai tapé ‘Niger’ sur internet. Et franchement, ce que j’ai vu m’a fait mal. C’étaient d’autres photographes étrangers  qui racontaient mon pays à notre place. Toujours les mêmes images : désert, famine, guerre… Pourtant moi, je vis ici. Je vois autre chose. Ce décalage m’a poussé à prendre l’appareil au sérieux. Ensuite j’ai commencé à voir des photos du Niger à travers les objectifs de notre photographe qui n’est plus a présenter Monsieur Aboubacar Magagi qui m’a d’ailleurs énormément ouvert les yeux dans ce domaine » nous raconte-t-il..

Les Taxis du fleuve à Ayerou

Pour Sadmen, les images du Niger qu’on ne voit pas assez sont celles de l’espoir, des femmes fortes, des traditions vivantes. « Le Niger vivant, pas seulement le Niger souffrant ». Il aime capturer les visages silencieux, les villages, les marchés… Là où la vie est brute. « C’est là que je trouve la vraie richesse du Niger » soutient-t-il.

Son travail remet en question les clichés ou les représentations dominantes du pays en montrant « ce que les autres ignorent. Je veux dire : regardez mieux, regardez autrement ».

Festival Al Zanayé de Boubon

Pour ce photographe hors pair, le projet photo qui l’a particulièrement marqué est un reportage dans une zone isolée et touchée par l’insécurité. « J’y ai trouvé une chaleur humaine incroyable malgré tout, c’est aussi d’ailleurs chez moi, je parle de Tillabéry ». A travers son travail, il veut montrer que la beauté existe partout. Il faut juste apprendre à la regarder. « Trouve ta voix, reste curieux, sois patient. Et crois en ce que tu racontes ».

Son style photographique se définit comme « sincère, humain et poétique ».

Avec ses expériences, Sadmen AbdoulKarim se trouve à un tournant décisif : déjà solide dans sa pratique, mais animé par l’envie d’aller encore plus loin. Et à en croire la force de ses images, le voyage ne fait que commencer.

Le regard prometteur de la jeune photographe Aminatou Saley Wonkoye

Aminatou Saley Wonkoye commence à tracer son chemin dans le monde exigeant mais fascinant de la photographie au Niger. Bien qu’elle débute, Aminatou assume pleinement son statut de jeune artiste. Dans un milieu où les figures masculines sont nombreuses, l’arrivée d’une nouvelle voix féminine apporte une fraicheur et une sensibilité différentes. « Ma passion pour la photographie : une aventure inattendue devenue une évidence. Je suis une fille passionnée par la photo, surtout en pleine nature. Chaque fois que l’occasion se présentais, je prenais rendez-vous chez un photographe juste pour faire des séances en extérieur. À force, c’est devenu bien plus qu’un passe-temps… une vraie passion. Un jour, j’ai rencontré Dourfay Pro, un professionnel du domaine. Je lui ai confié que j’aimais la photo et que je voulais apprendre. Il m’a tout simplement dit : “Passe au studio, je vais te montrer.” Depuis, j’ai fait mes premiers pas à ses côtés, et je me débrouille plutôt bien ! Plus tard, j’ai croisé le chemin de Daniel, un Béninois passionné lui aussi. Il a tout de suite remarqué mon amour pour la photographie et m’a prêté ses appareils. On sortait ensemble pour faire des clichés, échanger, apprendre. Un jour, il m’a proposé de l’accompagner à Tillabéry pour un reportage sur le projet PAERCA, destiné à mettre en lumière des femmes dans plusieurs communes. J’ai sauté sur l’occasion. C’était une première pour moi sur le terrain, dans une zone sensible. Pas facile, mais j’ai tenu bon. Même dans mon entreprise, à chaque conférence ou événement, je propose de capturer les moments forts. Mon chef de cabinet me corrige, me guide, et chaque remarque est une opportunité d’évoluer. Aujourd’hui, quand je lui montre mes photos, il me dit : “C’est bien.” Et ça, ça me pousse à continuer ».

La joie des enfants

Pour Aminatou la photo, ce n’est pas juste appuyer sur un bouton, c’est raconter une histoire, capter une émotion, transmettre un message. « Le déclic est venu le jour où j’ai accompagné Daniel à Tillabéri. C’était la première fois que je me retrouvais sur le terrain, à capturer des femmes dans leurs réalités quotidiennes, dans des communes souvent oubliées ou mal représentées. Ce que j’ai vu m’a bouleversée : malgré les difficultés, il y avait de la dignité, de la force, de la beauté, de la vie. C’est à ce moment-là que j’ai compris que la photographie pouvait être un outil puissant. Un moyen de changer les regards, de raconter nos histoires autrement, de mettre en lumière… » déclare-t-elle tout en ajoutant « Je pense que le Niger a besoin d’être raconté autrement. Pas pour cacher ses difficultés, mais pour rééquilibrer le regard, redonner de la dignité à notre image, et surtout, inspirer. Je veux que mes images donnent de la fierté, surtout à ceux qui se reconnaissent dedans. Que les femmes, les jeunes, les travailleurs de l’ombre se sentent valorisés, respectés,  exprimés à travers mon objectif. Et puis surtout… j’aimerais que mes photos restent. Qu’elles laissent une trace, une émotion, un message. Qu’elles ne soient pas juste jolies, mais vraies et nécessaires ».

Femme Dendi

Avec son approche sincère et sa volonté de faire rayonner son art, la jeune photographe nigérienne s’annonce comme une talentueuse raconteuse d’histoires visuelles, prête à faire entendre sa voix dans la grande conversation de la photographie contemporaine.

Fatouma Akiné pour niameyinfo

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