« L’Afrique ne doit pas blaguer avec ( cette pandémie ), s’exclame Aujourd’hui au Burkina. Ce n’est ni le moment de jouer à la loterie de la vie ni au mariolle. L’heure est grave, car si l’Europe tremble, l’Afrique doit faire grise mine, et parer à toute éventualité. (…) Sans tomber dans la psychose et la sinistrose, il faut gérer le coronavirus, avec responsabilité tact, et vigilance. Nous, Africains manquons de tout pour gérer la méningite, la rougeole, le palu, pointe encore Aujourd’hui, si à ces maux s’ajoutent des centaines de contaminés du coronavirus, c’est la catastrophe. S’inspirer de l’Europe, en ramenant les choses à leurs justes proportions africaines, voilà la tâche des Africains face au coronavirus. »
« Coronavirus : les pays africains multiplient les mesures bien plus précocement que l’Europe », constate pour sa part Le Monde Afrique. « Si l’Afrique reste pour l’heure le continent le moins touché par l’épidémie, ses cinquante-quatre pays redoutent le pire, conscients que l’étau se resserre sur eux aussi. Contraintes par la fragilité de leur système sanitaire, les autorités africaines déploient une énergie importante à empêcher au maximum les contaminations locales, alors que l’on passe doucement des cas +importés+ d’Europe à des contaminations d’autochtones n’ayant pas voyagé. »
« Tu ne gagneras pas cette guerre… »
Exemple au Sénégal : « le Sénégal se barricade », lance le quotidien 24 heures en première page. Dakar a en effet décidé de suspendre ses liaisons aériennes avec certains pays fortement touchés par le coronavirus.
« Le Sénégal se barricade » : c’est le grand titre également de Walf Quotidien qui précise que « Les lignes aériennes en provenance et vers les destinations de la France, de l’Italie, de l’Espagne, de la Belgique, du Portugal, de l’Algérie et de la Tunisie sont suspendues pendant 30 jours. »
En Côte d’Ivoire, L’Intelligent déclare la guerre au coronavirus en l’interpellant directement… « Covid 19, tu ne gagneras pas cette guerre… Voici les mesures prises pour te mettre sans pitié hors d’état de nuire. » Et le quotidien ivoirien de les égrainer : renforcement des contrôles aux frontières, mises en quarantaine, fermeture des écoles… etc…
Le Mali toujours encerclé
Le Mali, lui, est toujours épargné… pour l’instant… Mais attention pointe L’Indépendant, « le Mali est encerclé par six pays voisins qui ont enregistré au moins un cas d’infection au Covid-19. Le Mali qui reste aussi un pays en contact presque quotidien avec l’Europe en confinement et en restriction face à la multiplication des cas, notamment en Italie, en Espagne et en France. (…) La rumeur se voulait rassurante, relève L’Indépendant, après les élucubrations au sujet d’une résistance des Africains noirs au virus. Ou comme les températures très élevées pour la saison auxquelles ne résisterait pas le virus. La réalité est plus amère, soupire le quotidien bamakois, car le continent, mal préparé et aux moyens limités, risque de faire les frais d’une maladie importée qui, pour une fois, n’a pas une origine africaine. »
Algérie : « suspendre les manifestations, pas la révolution ! »
En Algérie, à présent, « la suspension des manifestations hebdomadaires du hirak fait désormais l’unanimité parmi la classe politique et les activistes du mouvement populaire. » C’est ce que souligne le site d’information TSA. Pour le quotidien Liberté, « il faut suspendre les manifestations, pas la révolution. (…) Devant la perspective d’une situation aussi grave que celle que nous allons vivre et qui nous menace dans notre santé et dans nos vies, il n’y a pas d’alternative à la position responsable, affirme Liberté. Par sa nature, le mouvement populaire ne devrait pas pouvoir prendre le risque de se retrouver dans le rôle de vecteur de propagation massive d’une maladie qui n’a pas encore de remède, dans un pays dont le gouvernement s’est montré gravement imprévoyant, un pays au système de santé sous-équipé et déstructuré par la désinvolture politique, la corruption administrative et le népotisme. »
Prix fort ?
En tout cas, conclut Le Pays Au Burkina, « tout porte à croire qu’il y aura un avant et un après Covid-19. Et si la maladie tarde trop à être maîtrisée, on peut craindre un bouleversement voire un effondrement de l’économie mondiale, affirme le quotidien ouagalais (…). C’est cela aussi, l’autre défi de ce virus qui engage le monde entier dans une sorte de course contre la montre. Plus vite la pandémie sera maîtrisée, mieux cela vaudra et la vie pourra reprendre. Autrement, prévient Le Pays, ce serait peu de dire que le monde court inexorablement à la catastrophe. Et l’Afrique qui est déjà à la traîne et qui tire le diable par la queue en matière de développement, pourrait en payer encore le prix fort. »