Le Niger figure parmi les derniers du classement africain en matière de préparation au développement des talents dans le domaine de l’intelligence artificielle. Selon le rapport « AI Talent Readiness Index for Africa 2025 », publié en avril dernier par le cabinet Qhala en collaboration avec Qubit Hub, le pays se classe 47ᵉ sur 54 pays évalués.
Cette étude mesure la capacité des États africains à développer, retenir et mobiliser des compétences en intelligence artificielle (IA) à travers vingt indicateurs. Parmi eux : le nombre de développeurs web par million d’habitants, le taux de pénétration d’Internet, le niveau d’électrification, la présence de formations universitaires en IA et machine learning, ou encore l’existence de politiques publiques dédiées.
Avec un score de 10,65 points, le Niger reste loin derrière les leaders africains du secteur. En tête du classement figurent l’Afrique du Sud (52,15), la Tunisie et l’Égypte (ex aequo avec 51,80), suivies du Kenya, de Maurice et du Rwanda. Ces pays se distinguent notamment par des investissements stratégiques dans l’éducation technologique, des politiques publiques volontaristes et une infrastructure numérique relativement avancée.
Dans un contexte mondial où l’intelligence artificielle redéfinit les modèles économiques, éducatifs et sécuritaires, cette position dans le bas du classement interpelle. L’IA n’est plus un luxe technologique, mais un levier de souveraineté, de croissance et de transformation sociale.
Ce classement doit être perçu comme une alerte. Il met en lumière la nécessité d’un sursaut stratégique : investir dans les infrastructures numériques, intégrer l’IA dans les programmes éducatifs, soutenir les startups technologiques locales et définir un cadre juridique protecteur.
Plus globalement, ce rapport offre une photographie instructive de la dynamique continentale. Si les pays d’Afrique du Nord et d’Afrique australe mènent la course, plusieurs États d’Afrique de l’Ouest comme le Ghana, le Sénégal ou la Côte d’Ivoire commencent à s’illustrer par des initiatives structurantes.
Le Niger, quant à lui, devra accélérer sa transition numérique.
Zeynabou Assane Moumouni pour Niameyinfo.